Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-end » du samedi 24 juin 2006.

Film d'animation 3D des studios Pixar, réalisé par John Lasseter.

La Piston Cup arrive à son terme, et la dernière manche ne peut départager 3 concurrents arrivés ex aequo. Pour décider du vainqueur, une ultime course est organisée, le vainqueur remportera un juteux contrat avec le sponsor roi, "Dinoco". Flash McQueen, l'un des bolides en question, se perd sur la route 66 le menant à l'ultime RDV de la saison. Débarquant dans la petite bourgade de Radiator Spring, il va devoir se coltiner quelques jours de travaux d'intérêt général. Au départ réticent et impatient, il va apprendre à apprécier la tranquillité des lieux, où la vitesse et le vrombissement des moteurs sont rayés du vocabulaire automobile.

Oubliez les films Pixar faits pour les enfants, où les gentilles fourmis appelées Couette, les monstres poilus mimi, ou les chtis poissons amnésiques occupent les pensées des enfants dans les salles et en DVD. Ici, les moteurs ronflent, la musique est envoyée dés le début à fond les manettes, on discute contre-braquages et saisons de rookies. D'où les désagréments des parents pensant amener leurs bambins dissipés devant un défilé de tutures majorettes. Le message vise les conducteurs, et le propos parle aux adultes. Le héros doit gagner le respect de ses congénères non pas dans l'accumulation des trophées mais en se comportant de façon exemplaire dans la compétition et en dehors.

Le monde du film est résolument à part, il n'y a pas de conducteur dans les voitures, pas d'animaux (les tracteurs font office de vaches, les coccinelles ailées de mouches), et quelques accessoires humanisent les véhicules (un radiateur rappelle une moustache), et passé l'effet de surprise, on ne voit plus que des chocs de génération, des benêts, des agents véreux, ou des vieux flics sympas.

Les personnages sont attachants, le rendu 3D est absolument parfait et se fait progressivement oublier avec une faciliter forçant l'admiration. Mais on ne retrouve pas l'inventivité folle qui avait caractérisé les plus grands films du studio, comme la profondeur psychologique de « Toy Story 2 », l'humour rafraîchissant de « 1001 pattes », le postulat complètement barré de « Monstres et Compagnie », ou la comédie parodique et rétro « Les Indestructibles ». On a l'impression que le retour de Lasseter aux manettes permet au studio de se poser, à l'instar du héros de « Cars », de prendre son temps. Si le film déçoit, c'est seulement parce que ce pas accompli est un chouia moins grand.

En clair, on regarde le macadam, et on ne voit que des petites feuilles soulevées là où l'on attendait une grosse trace de pneus.