Un film de Sofia Coppola, avec Kirsten Dunst, Jason Scwartzman, Asia Argento.

L'autrichienne Marie-Antoinette est choisie pour devenir la reine de France. Pour cela, elle doit tirer un trait sur toutes ses possessions, y compris son toutou. Mais elle récupèrera tellement plus : une prison dorée, un roi de mari impuissant et un chouia neuneu, et beaucoup de cérémonial. En clair, elle va se faire chier grave !!

Ce qui frappe dans le troisième film de la fille Coppola, c'est la modernité de la mise en scène. La lumière et les décors ne révolutionnent rien, mais les mouvements de caméra à l'épaule, les tremblements de celle-ci dans une calèche, ou les travellings de poursuite à contre jour au petit matin au ras des frous frous royaux nous montrent les environs de Versailles sous un jour nouveau. Les petites aventures de Marie-Antoinette, ce sont celles de nos camarades de promo, quand elle court se réfugier derrière une porte pour éclater en sanglots, on est à côté d'elle pour la consoler, et quand son conseiller envoyé par sa mère lui explique la marche à suivre pour être digne de son rang, on croit y voir un sermon par téléphone interposé.

Bien sûr qu'il y a des longueurs, mais la reine s'emmerde, les jours se suivent et se ressemblent, et son désir de changement se manifeste par un essayage de chaussures. La narration lente participe au témoignage de son état d'esprit. Les lendemains de fête, là où un film classique se bornerait à lier par un fondu l'endormissement de la reine devant les jardins et une promenade en canot, « Marie-Antoinette » s'attarde aussi sur le petit matin, quand les domestiques vident les assiettes pleines de gâteaux à moitié finis, et les verres en cristal ternis par des traces de doigts.

Le film aurait pu s'appeler « Lendemain de cuite ».