Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 30 Septembre 2006.

Affiliée* aux emakimono et aux peu pieuses ukiyo-e, la manga fait intimement partie de la culture japonaise, au point qu'elle est utilisée directement dans la signalétique et pour la communication institutionnelle. Il faut dire que la consommation de BD n'a rien à voir entre le Japon et l'Europe, puisque toutes les tranches d'âges en lisent, avec une segmentation très fine du marché. On peut vraiment parler de culture manga quand on sait quelle importance fondamentale ont ces images dérisoires dans la vie quotidienne de ce géant industriel.

Ouais... à votre air totalement passionné par le sujet, je vois que je prêche des convertis alors on va arrêter ici l'introduction à l'usage des profanes. Raaah, j'ai quand même fait des progrès en 10 ans, non ?

L'auteur a écrit dans BoDoï, et a participé à l'émision C.U.L.T. pardon C.U.L.T., sur France 5, sans compter sa participation aux Bulles Noires de notre consœur parigote Radio Libertaire. Son ouvrage n'apprendra pas grand chose pour le fan très éclairé, mais reste très intéressant à lire sur des sujets comme l'influence japonaise et ses conséquences sur les BD asiatiques (Corée du Sud, Hong-Kong, Chine,...), ainsi que l'apport graphique fort qu'a amené la manga et la japanimation dans l'art contemporain. OK, c'est écrit gros, ça manque parfois d'illustration et le spécialiste y trouvera des imprécisions mais le bouquin est plus un livre d'initiation pour les personnes qui ont des notions artistiques ou pour les mangavores qui ne connaissent pas leur fondamentaux.

Ce livre amène un angle moins technique qui n'est pas désagréable, et il mérite bien sa place aux côtés des ouvrages plus précis de Thierry Groesteen (« L'univers des Manga ») et de Paul Gravett (« 60 ans de bande-dessinée Japonaise »).


* Le mot “manga” étant neutre dans la langue Japonaise, on remarquera que ceux qui se limitent aux titres traduits via l'import d'éditions américaines utilisent le masculin, comme pour comics (qui a presque la même origine sémantique), alors que ceux qui connurent la filière directe utilisent le féminin.