Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 16 Décembre 2006.

C'est exactement le genre de livre qu'un grand garçon comme moi a du mal à lire. Pourquoi ? Pas d'intrigues tortueuses, pas de trahisons où le héros se fait assassiner par son meilleur ami, pas de complot intergalactique où l'Armée et les Multinationales...
Nan.
Rien de tout ça.

En fait, pour aborder « Mayne Angel », faudrait commencer par la biographie de l'auteur, Yumiko Igarashi. Une mangaka extrêmement populaire au Japon. C'est la dessinatrice de la série « Candy Candy », l'adaptation d'un roman qui donnera un très célèbre dessin animé avec la pauvre orpheline Candy, élevée chez Tante Polly qui espère trouver le petit Prince des Collines, etc... En 1975, à peine âgée de 25 ans, elle est propulsée star avec cette série où les personnages ont d'immenses yeux brillants, où les filles ont des cheveux bouclés à profusion, et où la guimauve épaisse des romans à l'eau de rose coule telle une matière sirupeuse de chaque album.

« Mayne Angel », c'est exactement la même chose.

À l'époque des pionniers héroïques de l'Amérique, Mayne et ses deux sœurs vivent dans le Missouri avec leur mère. Les temps sont durs pour elles depuis la mort de leur père, mais elle ne désespèrent pas de partir avec une caravane vers l'Ouest, au-delà des Montagnes Rocheuses.
Et la vie n'est pas forcément facile pour la mère qui se fait coller d'un peut trop près par Monsieur Darnell, lui aussi veuf qui aimerait se remarier et sa peste de fille Dinna.
En attendant, leur petite vie de petites peines est troublé le jour où un garçon tombe malade. Le beau Johnny a juste le temps de dire le surnom de Mayne que lui donnait affectueusement son père.

Et vas-y que je tire des plans sur la comète, et vas-y que je peine pour pouvoir offrir un joli châle à maman, et vas-y que je serais la plus belle pour le tournoi de rodéo, et vas-y que je...
De grâce ! Ça va, on a compris, c'est soit gnangnan pour certains qui auront un mal fou à le lire, soit ♥ complètement trop kawaiiii sukiiiiii desu graaaave.

Ça plaira au filles. Forcément. Indices pour l'offrir : Si elle est abonnée à la revue Nous deux, à la chaîne Mangas, que son portable est rose à paillettes, qu'il sonne une chanson de Barry White et, pire que tout, qu'elle adore les robes à rubans quitte à ressembler à une poupée Française du XIXème en allant au bureau, c'est gagné.

À noter qu'au même moment où Taifu sort en France « Mayne Angel », Tonkam sort le premier tome d'un autre de ses séries phares : « Georgie ».

Et si vous cherchez un coffret DVD de « Candy Candy », vous ne le trouverez pas. Non seulement à cause d'un drôle de ménage à trois en France, mais en plus, entre la romancière Kyoko Mizuki et la dessinatrice Yumiko Igarashi, disons que c'est à couteaux tirés. Depuis dix ans, le procès qui les oppose est devenu un véritable feuilleton, mais les sentiments sont loin d'êtres amicaux avec des étoiles dans les yeux.