Plus exactement, hier, je me suis inscrit et ai payé à une AMAP légumière, proche de mes amis gauchisants de Radio FMR. Le principe d'une AMAP est de payer une sorte d'abonnement pour recevoir chaque moi un panier (ou plutôt un demi-panier, que je partage avec une autre personne), permettant au cultivateur fournisseur de prévendre ses récoltes.

Alors je tiens à rassurer tous mes amis de Droite, je n'ai pas viré cuti. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, une AMAP n'a rien d'une coopérative, d'une communauté quelconque genre kolkoze ou sovkoze... au contraire, c'est un système de distribution breveté (puisque chaque membre d'une AMAP™ doit payer un droit d'usage du principe à la holding Alliance). C'est donc effectivement un système capitaliste comme l'abonnement téléphonique, l'électricité, l'eau courante ou les places de football, mais le libéralisme en plus, puisqu'il existe plusieurs AMAP en ville, permettant de changer quasi librement de fournisseur (pour arrêter son abonnement, il suffit de leur trouver un autre client). De plus, preuve d'un libéralisme exacerbé, il explose directement ce système étatique des Marchés d'Intérêts Nationaux, des Centrales d'Achats et des Hypermarchés, supprimant un nombre important d'emplois contre-productifs (emballeur en boîte, rédacteur d'étiquettes codes-barres, publicitaire télé pour Intermarché) ce qui permet de bien meilleures marges pour les agriculteurs fournisseurs.

Il existe aussi une AMAP bouchère à Toulouse (que j'ai eu le plaisir de découvrir lors d'une émission que je réalisais) et une autre pour les fruits. Mais l'inscription à une AMAP légumière fait partie de mon plan pour tenter de perdre quelques kilos superflus, de découvrir de nouveaux légumes (comme la betterave ou encore le chou, choses qu'il ne m'était jamais venu à l'idée de consommer), et de varier mes méthodes de cuisine.
Les paysans qui nous fournissent sont un couple assez sympa, qui ont eu la chance d'acquérir une terre de cocagne, ce qui leur a permis d'obtenir directement l'agrément biologique. Ils se sont en plus entichés de faire découvrir à des citadins tels que moi les joies des légumes rustiques.
Ainsi, dans mon premier panier, tel que vous pouvez le voir sur la photo, j'ai eu droit à 2 carottes, un chou rave, des épinards (parfumés), 3 poireaux, 1 betterave, 1 navet (excellent), de la roquette (miam) et du romarin. Une récolte qui pourrait paraître maigre, mais on est en plein hiver, dans la période la plus creuse de production. Et ça fait largement de quoi se régaler pour une semaine. J'ose à peine imaginer au début de l'été...
Heureusement que j'ai une cuisine et mon frigo a une taille normale.

Blague à part. Je suis sincèrement heureux de participer financièrement et moralement au maintient d'une agriculture plus respectueuse de son environnement, qui joue moins sur la monoculture, et largement plus sur le maintient d'espèces qui n'ont pas le bonheur de satisfaire les ingénieurs commerciaux.
À mon sens, c'est largement plus “paysan” que le marché Cristal, plus convivial grâce aux rencontres hebdomadaires (ben oui, faut venir chercher ses végétaux), plus censé côté biologique et économique.