Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 8 Septembre 2007.

Années 1960s, dans une forêt de l'Allemagne de l'Ouest, un couple fait une virée en cheval. Clara, une belle Allemande blonde et autoritaire, et Sebe, jeune japonais costaud et trapu mais un peu mal à l'aise avec la cravache et l'éperon. Ils vont bientôt se marier, mais consomment déjà leur union dans une petite cabane... quand un vaisseau spatial s'écrase à côté d'eux. Clara est encore habillé, mais Sebe est complètement à poil.

Ils se retrouvent face à Pauline, une femme noble d'EHS, l'empire terrien du LXème siècle. Une époque pas franchement libérale car si les femmes sont au pouvoir, elles ont surtout rétabli un esclavagisme : Certains humains qu'on a parqué dans un ancien archipel, sont élevés comme Yapou. Ils sont castrés, charcutés et esclavagisés pour les transformer en bête de compagnie, en repose-pied ou en tout autre meuble vivant et intelligents.

Gros souci, Pauline se méprend complètement devant le couple du XXème siècle, croyant avoir affaire à une de ses pairs avec son esclave pas encore transformé.

Le graphisme n'a rien d'exceptionnel, mais l'histoire a tout de dérangeant. On a vraiment un malaise à lire ce livre qui en donne la description “scientifique” et systématique : Détruire des corps, les corrompre, les resculpter pour les obliger à la servitude, tuer le libre arbitre et l'âme uniquement pour transformer des êtres humains en accessoires de plaisir.

En fait, on est complètement déboussolé si on connaît pas le contexte du roman de SF d'origine (disponible en France en trois tomes aux éditions Désordres, prix Sade 2006) : celui d'une révolte d'un romancier devant l'humiliation du Japon post-1945, vivant la famine avec un peuple qui mendie la nourriture auprès des occupants Américains.
Le peuple Japonais se sentait traité comme sous-hommes devant l'opulence du vainqueur, venu le libérer d'un joug totalitaire jouant de castes (non-dites) et de races (forcément “supérieures”). Une angoisse qui manque pour désamorcer la violence morale de l'histoire.