Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 29 Septembre 2007.

Jeune exorciste fraîchement engagée au Centre de Recherche des Phénomènes Surnaturels, Alexia avait découvert qu'elle était en fait la descendante de Sarah Perkins, la dernière sorcière de Salem. Que le fantôme maudit de son ancêtre tenait à elle pour pouvoir se réincarner. Et que du coup Alexia se retrouve l'objet de la haine du directeur Stoughton, descendant lui du juge William Stoughton qui avait attisé cette folie d'un autre temps.

Elle hésitait entre sa vocation d'exorciste et son héritage de sorcière, elle tentera l'impensable : concilier les deux. Elle le fera inconsciemment en signant sur les deux registres réservés aux humains pour rentrer dans Yorthopia. Alexia se rend vite compte que cet endroit mystérieux est extrêmement hostile pour elle. Le pays de la magie, grand coffre-fort de tous les secrets occultes est en train de la tuer dans le plus grand calme. Si un mystérieux ange-gardien n'était pas là pour la nourrir, la lignée des sorcières de Salem serait déjà éteinte. Le voyage initiatique sera éprouvant et ne laissera pas la jeune femme sans séquelles.

Pendant ce temps-là, dans le monde “réel”, rien ne va plus au CRPS. Paolo Capaldi semble être beaucoup qu'un dément, Bérénice est séquestrée par Stoughton qui veut avoir un fils d'elle. Les protagonistes officiant dans ce centre parascientifique doivent s'y sentir aussi joyeux que dans une geôle au temps de l'Inquisition Espagnole... Voila qui va clore le premier cycle et pas en douceur.

On connaissait le gentillet « Muriel et Boulon » des mêmes auteurs (aux éditions du Lombard) quand est arrivé le premier tome de cette série, qui de suite était d'un propos largement plus mûr. Mais il faut reconnaître que plus on avançait, plus l'histoire gagnait en glauque et en brutal, les auteurs n'hésitant pas à malmener leur personnage principal.
On reste surpris quand on sait que malgré sa violence (picturale ou descriptive) « Les démons d'Alexia » est prépublié dans le Spirou heBDo, tout comme le fut la série « Soda ». Et comme cette dernière, elle joue sur son trait “gros nez”, et sa colorisation saturée pour mieux désarçonner le lecteur par le ton de l'histoire. La plongée dans le monde fantastique de Yorthopia, au design proche du jeu « Myst » (premier du nom), bourré de symboles occultes renforce le malaise par son absence totale d'habitants visibles. En cela, les auteurs on trouvé une méthode efficace pour noircir d'autant plus l'ambiance, déjà fortement délétère au CRPS par la chasse aux sorcières lancée par la nouvelle Direction.

La première édition de ce quatrième tome comporte un dossier "documentaire". Il y a du vrai, il y a peut-être du faux. C'est assez rigolo de faire la part des deux, en tout cas, ce bonus éditorial prolonge le plaisir de lecture de cette série. Et même de ressortir la pièce de théâtre d'Arthur Miller...