Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 10 Novembre 2007.

Décembre 1913, l'Europe fait cracher les forges à marche forcée, les marchands de canons fournissent en tous calibres les États, bref la Grande Guerre semble proche. Face au président Raymond Poincaré, les Socialistes menés par Jean Jaurès appellent au pacifisme afin d'éviter ce qui pourrait bien être une immense boucherie, sous les lazzis de la droite revancharde qui voudrait bien mettre la pâtée à la Prussie, pardon à l'Allemagne pour laver l'affront de 1870, et récupérer l'Alsace et la Lorraine.

Dans l'ombre, un esprit criminel attise les braises. Un Maître du Crime, capable de prendre n'importe quelle identité, a un plan diabolique : celui de devenir l'homme le plus riche du monde. Car il y a de quoi se faire du beurre à vendre des canons ![PS]
Qui est cet ignoble individu qui veut monter une fortune en tuant des millions d'hommes ? Tanâthos, un génie du Mal Absolu, dont les moyens et l'intelligence semblent sans limite dans l'ignominie. Avec le mot grec de la Mort comme pseudonyme, nous voici dans une tragédie qui va faire trembler toute l'Europe.

Mais comment compte-t-il exécuter son sinistre plan ? Et est-ce que le célèbre commissaire Bernin de la Police Judiciaire et Louis Victor, détective de la célèbre agence Fiat-Lux vont-ils réussir à faire capoter cette monstrueuse affaire ?

Après « Les Nouveaux Tsars », Jean-Yves Delitte illustre à nouveau dans les eaux troubles du polar politique, mais cette fois-ci début du siècle dernier. Didier Convard écrit dans l'esprit des feuilleton d'aventures qui paraissaient dans les journaux (on pense immédiatement à « Fantômas »), avec un réel plaisir à faire revivre la Belle Époque, les engins rivetés et les favoris d'avant-guerre. Entre « La Brigade du Tigre » et « Adèle Blanc-Sec », nous sommes dans une histoire aux rebondissements palpitants, sous une reconstitution graphique, mais qui s'éclate à créer des engins post-steampunks (à moteur Diesel, forcément)... Cela peut sembler facile de créer des machines infernales à la H.G. Wells avec le recul, mais la précision graphique de l'album tue cette fausse impression.
Ce qui n'empêche pas le dessinateur de s'éclater et de multiplier les clins d'œils. Ainsi, on lira discrètement un hommage à Maître Richard Malka, défendeur de la liberté d'expression (dans le procès Charlie Hebdo sur les caricatures de Mahomet), les responsables du service presse de Glénat en danseuses du French Cancan et le summum... le gène de la bêtise trouvé chez les auteurs de l'Association.
Aaaaaahhhh... ça fait du bien.


[PS] : Oui, je sais, c'est une citation culturellement anachronique, mais je ne peux m'empêcher de penser à d'autres maîtres du crimes... tout aussi peu recommandables, mais hélas qui furent bien réels.