Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Novembre 2007.

Shiori et Shimiko sont deux inséparables copines. Toujours ensembles à la sortie du lycée, elles ont un quotidien tout à fait ordinaire. Ou presque puisqu'à tout moment, leur environnement peut basculer dans le fantastique à la Edgar Allan Poe, l'horreur à la Howard P. Lovecraft, l'absurde à la Magritte. Un immense poisson déguisé en bouquin pour dévorer les hommes, un visage farceur qui prend la place des autres, ou des livres ouvrant sur d'autres pays,... Leur quotidien leur joue continuellement des tours, et si elles n'y prenaient pas garde, elles pourraient bêtement mourir. À elles de trouver un semblant de normalité dans leur univers farfelu.

D'abord il y a le graphisme, étonnement peu assuré. Ensuite, il y a la banalité de l'horreur dans le quotidien des deux adolescentes. Mais surtout l'humour, assez mordant, grinçant. Bref, on a un bouquin surprenant parce qu'il prend au dépourvu le lecteur occidental. Il joue aussi sur les mots, les conventions, les cultures. Et les livres, les romans, les bouquins en tous genres sont des personnages importants de chaque histoire.

Le mélange horreur, humour, poésie peut sembler extrêmement bizarre, mais il se trouve qu'il est populaire au Japon. Après un premier tome joussif, la très grosse surprise de ce deuxième tome, c'est la postface signée Jean-Pierre Dionnet (rédacteur en chef de feu-Métal Hurlant, producteur du « cinéma de quartier » sur Canal +, importateurs de films déviants sud-coréens,...). Un très grand connaisseur des cultures borderline qui est en train de faire disperser son immense collection de films, de bd, de romans.