Comme chaque année, l'étape Toulousaine de l'Agile Tour tombe en même temps que Paris Web. Donc une partie du public sensibilisé voire enthousiaste des méthodes agiles sur Toulouse se trouve forcément absent.
Toujours ce paradoxe du choix : à trop en avoir, on en a que plus de regrets… ;)

La même question se posait par rapport au programme unique de Sud Web : à l'ATTLS, j'étais face à un atelier d'Antoine Vernois et une conf de Pablo Pernot, mais à n'importe quel créneau horaire où j'aurais été placé, j'aurais forcément eu des regrets.

C'est le jeu, et savoir passer outre fait partie de l'apprentissage.

Du coup, j'ai incité la plupart de mes amis d'aller voir les autres.

Une autre formule

Contrairement aux années précédentes, ce n'est pas dans les confortables auditoriums de Diagora Labège qu'a eu lieue l'ATTLS mais dans les amphis de la Maison de la Recherche et de l'innovation de l'Université Paul Sabatier.

Un moment très émouvant pour moi, car j'y revenais 20 ans après ma première rentrée universitaire. Croiser les labos de chimie organique m'a fait tout chose. Il nous a fallut 15 minutes (on était en groupe) pour se rendre compte que le lieu était le premier que j'avais pris en photo… Merci Google maps.

Trois amphis, mais du coup, pas de place pour des stands. La keynote d'ouverture était reprise en visoconférence dans deux autres amphis. Hélas, sans prise son sur l'amplification, les propos furent très difficilement audible. Vivement la vidéo prise par les équipes de TVN7.

L'association TVN7 qui interviewait aussi les participants

Data driven lean startup, par Nicolas Deverge

Un micro-projet pour moins de 200€, une année pour le voir vivre, et l'envie d'utiliser un fablab, voilà comment je pourrais résumer l'expérience Keysmag

Tout fringuant dans un t-shirt I'm data-driven qui faisait bien des jaloux/ses, Nicolas Deverge a parlé de son expérience de micro-entreprise. On voit qu'Ekito mise énormément sur l'analyse des feedbacks, et sans forcément attendre une masse critique de retours pour avoir des statistiques significatives, puisqu'il s'agit de convaincre les plus enthousiastes avant de tenter de gagner les parts de marché difficile. Impression confirmée par l'excellente conférence de Laurent Meurisse sur la ré-écriture de l'appli mobile d'Air France dont je parle plus bas.

Without data, you're just another person with an opinion. (W. Edwards Deming, via Gilles Gobron)

Dans le cycle ↪ Ideas → Build → Product → Measure → Data → Learn ↺ (désolé, je ne sais pas dessiner un cercle en ascii-art), c'est l'étape de mesure qu'il ne faut pas louper du tout au risque de saper vraiment le reste

Je l'ai vu construire son projet, et, outre que Nicolas est très bon dans sa manière d'illustrer et d'expérimenter, j'ai eu du plaisir à avoir son regard dessus.

Il n'oublie pas l'importance de l'honnêteté : reconnaître ses erreurs, expliquer pourquoi on s'est planté est capital pour garder de la crédibilité dans son discours.

Faire du Bash en TDD, par Michael Borde

À priori, les deux ne peuvent se concilier. Le TDD amène forcément à de bonnes pratiques de simplicité de code, d'unicité et de propreté. Les gros scripts en Bash sont bien souvent exactement l'inverse : syntaxe peu pratique, explosif en diable, formulations obscures, incantations magiques… Le récent trou de sécurité concernant Bash montrait que tout n'est pas documenté ou compris de tous.

Michael Borde m'a juste scié devant sa démonstration de programmation Bash en TDD avec son framework maison.
Le code sorti est élégant, propre, et il l'a animé d'une façon faussement austère avec un objectif assez coquin : lier ses fichiers de sous-titres .srt avec les .divx de ses séries favorites.
C'était exactement ce que je cherchais pour mon projet BaseRef cet été. À vous d'en faire une implémentation en Bash (oui, j'ai eu droit à une en C# !) Tu devrais te méfier : la Hadopi se meurt mais ne se rend pas.

Le TDD en théâtre, par Olivier Azeau

Olivier est un ami, mais je ne mentirais pas en disait que c'était la conférence la plus orignale de ce jeudi : Il a pris une dizaine de personnes du public dans la salle, leur a donné un texte et fait jouer une pièce de théâtre.

Une manière originale d'expliquer les concepts du développement informatique guidés par tests ou TDD. En y ajoutant des notions de bouchon et de mock.

Le test est vert, le code est bon !

Oui, faire jouer à des informaticiens une pièce de théâtre parlant de termes très techniques, ben ça peut marcher. Je voulais voir le résultat, et je peux dire qu'il m'a plu.

Développement mobile agile chez Air France

Même si cela est devenu des évidences à force de les entendre, le message n'est pas assez martelé : Toujours spécifier le test et construire par le test. Les Behaviour Driven Development seront toujours plus pratiques et fonctionnels que des schémas logiques et/ou des tableaux excel.

Je ne vais pas refaire la conf car il faut l'avoir vécue, ne serait-ce que par la démonstration en BD interactive, mais nous avions l'explication des solutions choisies, à savoir cucumber et calabash

La pause déjeuner

Petit pari sur le beau temps, même si l'équipe organisatrice avait un plan B : Une paella géante en plein air. Finalement, il faisait très beau pour la saison, et nous avons tous apprécié, même si j'étais dans le stress de ma présentation

Et du coup, il faisait tellement beau que le planning fut largement décalé. Ah flute ! j'aurais su ;)

À la place du prof

Je ne vais pas refaire ma conf, elle est déjà publiée.

J'ai eu droit à une superbe prise de notes graphiques de ma conférence par Jean Lestang

Mais la réalité était bien plus mitigée au sondage.

L'agile passe par l'amélioration continue, donc aussi l'identification des erreurs, une certaine auto-critique, et la recherche des possibilités de progression. Si l'an dernier des “sourires” furent distribués par l'audience aux orateurs, cette année, le feedback fut fait sur un graph avec des gommettes. Idée là aussi très bonne.

En ayant étrenné ma conférence en brown bag lunch chez Genigraph, les premiers retours m'avaient clairement indiqué qu'il manquait ce en quoi ces 20 ans d'expériences m'ont fait évoluer dans la manière de travailler en équipe. Clair qu'il est très difficile de pouvoir l'expliquer.
Mais en voyant la distribution très progressive de mon graph de reporting, je me suis rendu compte ce que j'avais oublié dans ma conférence : de faire le lien avec la journée du lendemain, consacré en atelier fanzines. Du coup, comme ma conférence n'était ni technique, ni méthodologique, il était normal qu'elle n'a pas été appréciée par une partie de l'audience.
Mea culpa pour ceux que j'ai déçu, je dois encore progresser.

À l'heure où les coaches vont boire

En soirée, j'ai eu une discussion assez enflammée avec Pablo Pernot et Antoine Vernois sur une question assez ardue : qu'est-ce qui défini un bon coach.

Les réponses sont multiples, contradictoires, mais toutes valent d'y réfléchir. Je pense que cela ferait un bon débat.