Les petits bonheurs d'IN`DIGEST

« Vortex »

« Tess Wodd, prisonnière du Futur » #1, #2
« Campbell, aventurier du temps » #1, #2
« Tess Wood & Campbell » #3~6

Éditions Delcourt, collection Néopolis

Stan et Vince
Indifféremment scénaristes et dessinateurs, ils se connaissent depuis l'école Estienne. Si chacun a commencé dans son petit coin (« Eden » pour Vince, « Parasite » pour Stan), ils ne se perdent néanmoins pas de vue. C'est en assistant Dave STEVENS à son « Rocketeer » (sur recommandation de Geof DARROW, s'il vous plaît!) que viendra le concept de leur série principale. Ils travaillent toujours pour le comics américain (« the Shadow », « Tarzan »,... pour DC, Dark Horse,...). Travaillant à quatre mains pour le scénario et le dessin, ils sont d'indissociables complices.

Un nouvau cycle par le plus bicéphale duo de scénariste-dessinateurs de la firme au triangle rouge. Voilà la nouvelle: après un cycle en 7 albums (sur 3 séries!), Stan et Vince relancent leurs héros dans les méandres de l'espace-temps. Point de paix pour les braves ! La pulpeuse scientifique Tess Wood et le sportif agent Campbell repartent pour de nouvelles aventures pour « Vortex » en quatre albums.

« Vortex » est une série qui surfe sur la vague des « Rocketeers » (un peu normal car Stan & Vince y ont participé). D'où ce charme des b.d. au goût délicieusement kitch se déroulant dans l'immédiat avant-guerre. Les méchant nazis : Des ennemis idéaux qui ne fâchent personne ! Un rétro-futurisme imprégné de « Flash Gordon », votre s.f. ne deviendra pas obsolète, elle l'est déjà ! De l'action ! Du sang ! et une pointe d'érotisme ! Et surtout l'immense envie après coup de relire avec enthousiasme les classqieus d'Edgar Pierre JACOBS (« le rayon U », « le secret de l'Espadon »)...

Comme ces films dont on laisse le cerveau à l'entrée, cela se lit facilement, sans à priori et agréablement avec cette pointe d'humour ravageur dans les situations les plus désespérées ! Mélangeant références aux romans "pulps", au comics et au cinéma américain de série B, « Vortex » allie néanmoins l'invention scénaristique et le fini graphique des albums Delcourt.

Les premiers opus sortaient par paires (d'ailleurs, les couvertures sont couplées, elles aussi), contant en parallèle l'histoire des deux héros qui se sont perdus de vus dans un futur déjanté. Campbell va vite faire l'expérience du paradoxe temporel de manière assez surprenante : il va se dédoubler!
L'histoire reprend par la suite un tronc commun sur trois albums... Mais dans le nouveau cycle, la dichotomie va revenir! Ouille...
Revenu dans ce qu'ils croyaient être "leur" présent, le professeur Steinberg, inventeur du Vortex spatio-temporel, semble ne jamais avoir existé. La cause de ces interférences de réalités ? Les objets disséminés de par leur périple, qui corrompent l'univers au risque de disparaître l'Humanité. Campbell joue les éboueurs du temps, tandis que Tess est emprisonnée dans un présent en pleine régression. Eh oui! ils sont à nouveau séparés, mais sera-t-il possible de "gommer" toutes les erreurs passées ?
Et donc de revenir à cette fameuse nuit d'octobre 1937 où, dans une base secrète de l'armée américaine...

© Xavier MOUTON-DUBOSC chroniqués: «IN`DIGEST» #151 16 II 1999 Web 27 II 1999