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Les éditos d'
Émission nº110, diffusée le Dimanche 29 Mars 1998.Sujet: Boucq président, nouvelles collections, JDD-b.d., 60 ans "Spirou"
© Xavier MOUTON-DUBOSC / <FMR> France - Mars 1998.
« Une nouvelle collection Glénat, « Bulles Noires », consacrée au polar sous toutes ses formes et dirigée par Henri Fillipini (qui dirige déjà la revue Vécu et la collection du même nom). Reste à savoir si la librarie niçoise homonyme appréciera. La première fournée est arrivée cette semaine, et elle promet! Huit séries prévues, cinq albums pour Mars, on en reparle tout à l'heure.
Tonkam annonce aussi pour prochainement une nouvelle collection appelée « Shôjô », comme le manga du même type. Car, au cas où vous, grandes brutes sans coeur avides de combats sanglants, ne le sauriez pas, la moitié des hommes sont des femmes et qu'elles cherchent des histoires emplies de romantisme et de merveilleux. Effectivement, le shôjô-manga (litt. manga pour jeunes filles) n'était que peu traduit en France. Oublié tardivement comblé avec une de ses meilleurs ambassadrices: Yuu Watase, créatrice de la série « Fushigi Yugi ». On en reparlera, c'est promis!
Lancement la semaine dernière du supplément b.d. du Journal du Dimanche (JDD pour les intimes). Un nouveau cahier de 12 pages, sans supplément de prix, imprimé en quadrichromie prépubliant « Donjon », le nouveau Sfar & Trondheim (chez Delcourt en avril), « Alpha #3 » (Lombard en mai), « Garfield », du manga, des jeunôts, des interviewes (André Juillard et Plantu pour le premier numéro). Bref: de la diversité, vu qu'aucun éditeur n'est particulièrement favorisé. Publiée par les Imprimeries Nationales (s'il vous plaît) et sponsorisée par Ranx Xerox, cette expérience menée suite aux excellents résultats des dernières prépublications (XIII, Blueberry,...) et de l'Écho du Centre qui a monté de 10% ses ventes grâce à son supplément b.d. Eh! Qui a dit que le mariage presse + b.d. était boîteux ?!?
(Sources: Le Monde 7 III 1998 ; Sud Radio 22 III 1998)
Le 22 Avril, Spirou et son magazine fêteront leurs 60 ans dans un numéro visionnairement délirant, avec une superbe couverture holographique. Un superbe bijou que vous pouvez d'ors et déjà réserver.
Ouverture du Salon du Livre de Paris, et par la même, l'heureux élu du Grand-Prix de la Ville d'Angoulême 1998 y est communiqué (en toute logique...).
Basta la polémique sur le moment où il est décerné et sur le vote des auteurs, the winner is ... [scritch scritch] François BOUCQ.
Après Vuillemin, représentant la ligne crade, Juillard, dessinateur du classique « cycle des 7 vies de l'épervier » et Goossens, de l'humour fluide mais glacial, l'élection de Boucq comme prochain président du festival B.D. d'Angoulême rappelle (et pas uniquement par l'habituelle polémique) que le Neuvième Art franco-belge est extrêmement varié. Supposons que son élection va engendrer des éditos un peu moins (exagérés? colériques? provocateurs?) engagés parce qu'il ne le démérite pas. Je pense que peu de personnes vont râler.Né à Lille en 1955, il publie ses premières caricatures dans Le Point, L'Expansion, Le Matin et Playboy en 1974, un éclectisme qui préfigure déjà sa carrière. En 1975, ses premières planches b.d. paraissent dans Mormoil ; son premier album « les cornets de l'Amour » en 1978, scénarisé par Delan. À cette date, il entre dans Fluide Glacial où il réalisera « Rock Mastard » et le « Professeur Bourremou » sur un scénario de Pierre Christin.
En 1983, il entre chez Casterman et signe quelques récits d'humour dans (À SUIVRE), édités sous divers titres: « Les pionniers de l'aventure humaine » (1984, Casterman), « Point de fuite pour les braves » (1986), « La pédagogie du trottoir » (1987) et la « Dérisoire effervescence des comprimés ». Avec l'écrivain américain Jérome Charyn, il montre une autre facette de lui-même, qui emportera une vraie reconnaissance: « La femme du Magicien » (Alfred du meilleur album à Angoulême `86) et « La bouche du Diable » (1990, un récit d'espionnage: l'apprentissage par un soviétique du monde de l'ombre).
Dans le récit onirique de la série « Face de Lune », sur un texte de Jodoroswky en 1991 (2 albums sur 3), il affine son trait qui le placera à part des écoles graphiques: réaliste mais délirant. Depuis son humour s'est fait plus mordant avec « les aventures de la Mort et de Lao-Tseu ». Dans cette série, dont le dernier album est « la rage de vivre », on découvre une incongrue grande faucheuse insouciante et naïve, accompagnée d'un cochon philosophe, mais muet. En 1993, le personnage le plus improbable de sa dimension humoristique d'(À SUIVRE) devient une série à part entière: « Jérôme Boucherot », représentant en assurances contre l'imprévu (et accessoirement tigre du Bengale) dans une architecture urbaine fin XIXº envahie par la jungle ; un univers où les skinheads éclosent d'oeufs géants, où les voitures vont pondre sur la plage et où rien, non vraiment rien, n'est conventionnel...
Lorss du précédent Festival fut présenté dans le programme cinéma un court-métrage « Mea culpa », d'après l'une de ses histoires. Un auteur qui ne se limite pas à la b.d., ayant aussi illustré pour la télévision, diverses revues (Science & Vie Junior, Corto, Messages,...), un carnet de voyage (« Du ventre de la Bête » de son complice Charyn, DS, 1994) et la campagne publicitaire du Théatre de Belfort (Alph'Art communication `98).
Quoique moi, j'aurais préféré Hermann... Vrai, quoi! Moi aussi je veux poser mon caca nerveux...
(Sources: BD Paradisio 19 III 1998, Casterman I 1998, Festival d'Angoulême 19 III 1998)
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