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Entretien IN'DIGEST: Taiyô MATSUMOTO

entretien IN`DIGESTe
Taiyô MATSUMOTO

Enregistrée à Angoulême, le Vendredi 24 Janvier 1997, dans un bar (chais plus lequel!).
Entretien, prise de son, transcription web (Juillet 1998) : Xavier MOUTON-DUBOSC.
Entouré de: Olivier GIROUX,...
(trou de mémoire!)
Première diffusion radio : IN`DIGEST #71, Dimanche 6 Avril 1997.

Si pour vous le manga se limite à Dragonball et n'égalera jamais David B, alors préparez-vous au choc d'Amer Béton. Reportez-vous à l'article sur cette oeuvre en béton (!). Son auteur fut de passage à Angoulême en 1997 grâce à son éditeur, Tonkam. Il en a bien évidemment profité pour rencontrer les dessinateurs européens qu'il admire. Nous l'avions kidnappé pour papoter dans un coin sympa. Enfin, plus exactement, comme peu de médias a manifesté l'envie d'une interview, on est allés dans un bar se jeter un godet. Une plongée dans l'univers très noir (& blanc!) d'un dessinateur alternatif.
Interview co-réalisée avec mon comparse Olivier GIROUX, et grâce à l'aimabilité de Takanori UNO pour avoir joué l'interprète. Adaptée par Laurent NESPOULOUS pour le passage antenne. Merci à Dominique VÉRET (Tonkam).



IN'Digest - On est heureux dans l'émission In`Digest de rencontrer l'auteur d'« Amer Béton », une bande-dessinée parue chez Tonkam ; sur lequel l'avis est que, vraiment, c'est un manga qui nous a plu parce qu'il est différent, il nous a enseigné quelque chose.
Olivier GIROUX - Vraiment, pour moi qui suis très nouveau dans le manga et j'ai du mal à m'y faire... Pour quelqu'un qui arrive tout nouveau dans le manga, voir un dessin, ce dessin dans « Amer Béton » est vraiment très agréable, très nouveau et... qui change. On pourrait le croire, on va le lui demander après, s'il a eu différentes influences que uniquement japonaises, parce que ce dessin change vraiment de tout ce qui se [traduit en France] en ce moment.

Taiyô MATSUMOTO - En fait, hormis les gens qui m'ont influencé, il y a Michelangelo PRADO, Enki BILAL pour les européens... Mais pour la bande-dessinée japonaise, il y a plutôt Katsuhirô OTOMO Akira ») et Minetaro MOCHIZUKI (Un auteur japonais qui n'est toujours pas traduit en France en 1998). Mais ces influences restent lointaines, et on peut dire que mon inspiration reste tout-à-fait propre.

O. G. - À ce propos-là, il y a beaucoup de violence dans cette bande-dessinée. Est-ce que c'est une violence plus vue, constatée ou vraiment inventée ?
IN'Digest - On a l'impression que la violence que produisent ces enfants, c'est la violence que leur donne la société de consommation...

T. M. - En fait, je ne tiens pas particulièrement à la violence, je n'aime pas la provoquer. Il y a des scènes qui sont tirées de mon expérience, de la jeunesse séparée de mes parents. Mais la plupart sort de mon imagination. Mon intention est davantage de dénoncer cette violence plutot que de la présenter comme gratuite.

O. G. - Je saute un peu d'une question à l'autre, mais pour en revenir [à vos] influences, donc en même temps des influences orientales et très occidentales. C'est un choix [que vous avez] fait ? C'est quelque chose qui arrive facilement au Japon ? Où c'est [vous] qui avez cherché quelque chose vraiment qui lui plaisait ?
Comme nous au début du [XX°] siècle avec les impressionnistes, c'est l'art japonais qui a débloqué l'art occidental, et qui nous a fait ouvrir les yeux. Est-ce que cela a été une découverte pour [vous] ou juste autre chose ?

T. M. - Le mélange de plusieurs influences est un "classique" de la bande-dessinée japonaise. OTOMO est un exemple avec « Rêves d'enfants » [récemment réédité aux Humanos sous le titre original « Domú »], et un précurseur... En ce qui me concerne, je dois mon succès à la chance que j'ai d'être publié dans Big Split, un magazine important au Japon. Sinon, les dessinateurs qui ont le même style que moi sont plutôt méconnus au Japon, et à plus forte raison en Europe. Ils restent dans le milieu underground.

IN'Digest - Pour en revenir sur les personnages, Noiro et Blanko sont vraiment à la fois liés et totallement séparés dans leur style. Est-ce que, ni plus ni moins, c'est une même personne ? C'est une sorte de lutte abstraite sur la jeunesse qui a perdu son illusion ?

T. M. - En fait, il ne s'agit pas vraiment d'un double personnage qui serait soit tout blanc soit tout noir, tout cela est une question d'équilibre. Les deux personnages sont à la fois une seule et même entité, mais aussi deux personnes bien distinctes. C'est une question d'équilibre en eux et entre eux.

IN'Digest - « Amer Béton » a été adaptée au théatre par une troupe amateur. Comment cela s'est passé ? Comment est venue l'idée de cette démarche ? Est-ce qu'elle est courante au Japon ? Quel a été l'accueil du public, ceux qui n'ont pas vu la b.d. et ceux qui l'ont vu ?

T. M. - Non, je n'ai pas participé à ce projet de près ou de loin. En fait, l'ensemble des participants étaient de mes fans. Les réactions furent plutôt mitigées, certains amateurs de la b.d. ont été déçus. C'est vrai que le théatre est tellement différent du monde de la b.d. qu'il est très difficile de porter un jugement par rapport à la b.d. Cela reste une oeuvre indépendante. Enfin bon, moi, j'ai plutôt été ravi.

IN'Digest - Le personnage du yakuza était déjà présent dans une précédente b.d., est-ce qu'il comptait faire une espèce de cyle avec des personnages récurents ?

T. M. - Quand j'ai créé cette première b.d. qui était une histoire de yakuzas, je ne pensais pas réutiliser ce personnage. Et finallement, je l'ai tellement aime que j'ai décidé de reprendre l'dée pour « Amer Béton ».

IN'Digest - On est très heureux [que vous aviez] bien voulu nous accorder cettte longue interview [...]. On a bien aimé et c'était vraiment sympa. Merci beaucoup.

T. M. - Arigato ...

?Le saviez-vous ?
Ce dessinateur va à une vitesse folle: quand notre portraitiste faisait un dessin, lui en faisait 4 pages! L'équipe qui était avec moi en fut bouche bée. Tous les soirs de son voyage en France, sa chef de studio le pressait de faire 8 pages par jour, immédiatement faxées au Japon. En fait, si nous n'étions pas allés dans un bar (charmant) du centre-ville, il n'aurait connu d'Angoulême que les "bulles" du festival, son hôtel et la gare.
15 minutes après cette entretien, nous avons rencontré Michelangelo PRADO, qui avait déjà "discuté" avec MATSUMOTO, puis Nicolas DE CRÉCY (dont Taiyô MATSUMOTO souhaitait tant une dédicace!). ···



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