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Petits bonheurs de bédéphile

Les petits bonheurs d'IN`DIGEST

« Gunnm »

Édition originale Japon: Sueisha
Édition française: Glénat, collection Manga

Yukito Kishiro
Un manga-ka qui travaille apparemment (?) en solo, réalisant et le scénario et le dessin. Visuellement il s'inspire aussi bien de Hajime (illustrateur japonais s.f. des années 70) pour la couverture du premier tome, que de « Slaine », de Georf Darrow, de Frank Miller et de divers dessinateurs européens. Son trait varie peu le long de la série, une preuve d'une certaine maturité graphique. «Gunnm» est l'une des première oeuvres, il a depuis créé d'autres histoires dans le même univers, cyberpunk-post-apo.

La Décharge est un immense bidonville, dominé par Zalem, une cité flottante, hautaine et dominatrice. Dans la Décharge, les humains se battent pour vivre, mais sous l'indifférence des robots qui se chargent de l'approvisionnement de Zalem. « Gunnm », c'est un univers glauque à l'esthétique cyberpunk, qui à première vue pourrait paraître sans espoir, mais où quelques-uns se démènent pour le rendre plus humain.

Tout commence quant Ido, bricoleur-réparateur de cyborg trouve un cerveau en parfait état abandonné dans la décharge. Ce dernier vit encore, mais a perdu toute mémoire. Qu'à cela ne tienne, Ido offre à "Gally" une nouvelle vie et un nouveau corps. Mais rapidement surgit un os: il semblerait que Gally aie un plaisir malsain pour la bagarre et maîtrise des techniques de combat inédites. Chasseuse de prime, elle se retrouvera joueuse dans une version lourde du « Rollerball » (vous vous souvenez du film ?), dont elle jouera la sanglante lutte finale.
Gally quittera la Décharge pour errer à l'extérieur, dans des décors à la « Mad Max ». Elle fera la rencontre de Desty Nova, un savant fou qui s'amuse à triturer les cerveaux de manière horrible (génial mais vicieux), double négatif d'Ido. Elle sera enfin engagée comme "tuned" au service de Zalem. Mais au fur et à mesure de l'histoire, de plus en plus de questions se pose sur cet univers. Les réponses se trouve bien évidemment dans le dernier opus, carrément mystique.

Gally est entouré d'une foule de personnages secondaires, dont une bonne partie tombent amoureux soit de son joli minois, soit de son chassis (euh... comprenez "corps robotique"). Ce dernier qu'elle change au gré de son aventure, au fur et à mesure des dégâts. Si certains semblent incroyablement naïfs, ils sont tous victime d'une utopie propre, impossible à réaliser dans ce monde sans pitié. Ce qui donne une sacré épaisseur à l'histoire. Sans compter les "méchants gros-bills tout-dans-le-muscle-rien-dans-le-pois-chiche" et les vicieux dont la folie meurtrière ont créé ce monde...

Comme toute oeuvre cyberpunk qui se doit, on y place ses sources ("Gibson Street") et on cite dans le texte diverses chansons (généralement du vieux hard-rock début années 80, la charge finale de Ken se fait sur le « Carmina Burana »!).
Si l'édition française a perdu une bonne partie des magnifiques tramés originaux et subit d'ignobles erreurs de traduction via la version américaine, cela reste une série que l'on ne se lasse pas de lire et relire. Le rythme de sortie cahotique fut due à celle de la version américaine (où bizarremement « Gunnm » s'appelle « Battle Angel Alita »). Intelligemment conçue, c'est une histoire qui plaît. Évitez par contre l'O.A.V. (sortie chez Manga Vidéo): l'histoire se tient mais le character-design est moche.

Une série poche en 9 tome qui a cartonné chez les amateurs de manga. Et qui est un petit régal!

© Xavier MOUTON-DUBOSC
chroniqués: texte issue de la rubrique "loi des séries" «IN`DIGEST»#114, 26 IV 1998
«Tu sais quoi» 6 V 1998 avec Laurent NESPOULOUS
Web 30 IV 1998
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