Les éditos d'

© Xavier MOUTON-DUBOSC / <FMR> France - Octobre 1997.

« Une lettre de notre CHER spécialiste japanisant, notre manga-no-senseï, Laurent NESPOULOUS, toujours retenu en otage à Paris par ses études depuis 32 jours. Alors selon lui, « L'habitant de l'infini » #3 qui est sorti depuis déjà un mois serait le meilleur, par l'oeuvre originale elle-même, mais aussi une meilleure adaptation de la part de Casterman. Mais bon, il faut craindre une fois de plus une longue attente pour le prochain épisode. Il me signale aussi que la série « Neo Genesis Evangelion» a été adapté en manga (je le savais déjà, merci), mais aussi en comics. À enquêter. En attendant cher camarade... nous allumons un cierge pour que tu tiennes psychologiquement le coup jusqu'à la Noël, où l'on aura le plaisir de te réenttendre à ce micro. Bises de la part de tout le monde! Pour le foie gras truffé envoyé par la Poste, je t'enverrai la facture.

La rumeur courrait depuis plus d'un an, mais désormais, ça y est (À SUIVRE) c'est fini. Dans Le Monde daté de Samedi dernier, alors qu'une pleine page est consacrée à François BOURGEON (sur le deuxième volume du « cycle de Cyann »), un discret entrefilet dans les pages médias fait office d'avis de décès cette fois irrémédiable. Ce mensuel qui fut créé en 1978, fera mentir son nom en Décembre, les 23 000 ex. de diffusion jugés insuffisants par Casterman.
Dans ces pages, des dessinateurs connus ou qui le devirent, firent paraître des histoires par épisode d'une b.d. résolument mature d'esprit. Jacques TARDI, Hugo PRATT, COMÈS, Jean-Claude FOREST, Miló MANARA, MUÑOZ, Michelangelo PRADO, François BOURGEON, Frédéric BÉZIAN y firent escale... Mais finalement ce magazine finit une époque. Circus, Charlie mensuel, USA magazine, Métal Hurlant ont disparus. À qui bientôt le tour? Peut-être Vécu qui ne semble pas dans un bel état. Un style rédactionnel disparaît, n'en reste de cette époque 1970-1985 où fleurirent des mensuels b.d. adultes que Fluide Glacial qui a su gardé son ton parodique, et l'écho des savanes qui n'est même plus b.d.
Heureusement, Bo-Doï, créé en Septembre dernier, semble bien parti. Ce n'est qu'un nouveau cycle... (À SUIVRE;-) !

Jeudi matin, place du Capitole, espace Écureuil. Conférence de presse sur le 11è salon b.d. de Colomiers. Et je peux vous dire que cela laisse encore une fois présager le pire. Si une bonne partie du gratin médias et du gottha critique du neuvième art de la ville rose y fut, on ne remarqua aucune caméra, ni même Sud Radio ou la Dépêche.
La présence d'aucun enregistreur durant la conférence aurait sûrement sauvé les intervenants du ridicule. Mais la discrète présence d'une paire d'oreille (celle de votre serviteur) aussi affûtée qu'un magnéto, releva d'immondes monstruosités...
Alex RAYMOND aurait mieux fait de prendre les pilules que le docteur MOLINA, adjoint aux affaires culturelles, aurait du lui prescrire. Déjà bien amoché par Jiho dans le dernier Satiricon [journal satirique toulousain], le gagaïsme du maire de Colomiers alla jusqu'à expliquer platement les notes du discours par le fait que M. le Maire avait 4 autres importantes interventions ce jour-là. Tout le monde s'en foutait. Quand il estimait que « le salon de Colomiers devient aussi institutionnel que le Festival International d'Angoulême », cela frise la connerie.
Quand MOLINA prit la parole, je commençais sérieusement à me demandait si l'hôpital ne se foutait pas de la Charité. Estimer 150'000 visiteurs en 10 ans, c'est faire dire aux chiffres que 2=5. Dire que « notre salon a gagné sa place nationale », qu'il « permet des animations de grande qualité » et des « expos top niveau », cela s'appelle avoir un étron à la place des lunettes (et encore, je suis poli). Reste l'organisateur ROUQUETTE qui tenta de sauver le soufflé. Il n'a rien dit de bien grave, excepté une qui fit bien rire le ban des libraires, quand il évoqua l'« énorme travail sur [leur] dossier de presse », effectivement bourré d'énaurmes erreurs, symboles de précipitation plus que d'incompétence.

Mais bon, en avant-goût était invité à parler Edmond BAUDOIN (son « Voyage » chez l'Association/Kodanshã est Alph-Art scénario '97) qui parlait du 9è Art de fort belle manière. Hélas impoliment interrompu par MOLINA, qui décidément n'en rate pas une, en s'adressant aux Requins Marteaux, également intervenants, « vous qui vous opposez au commercial ». Idée plus que risible. Passons sur le fait que Jo-Ël AZARA, président d'honneur, bien que présent dans le public, ne fut même pas invité au micro, d'où sa vexation bien légitime et les libraires qui avaient une fois de plus la nette impression d'être roulés dans la farine. Je rappelle que sans eux, il n'y aurait aucun auteur invité, et donc pas de salon b.d. Car on est en droit de se demander s'il s'agit encore d'un salon b.d.:
Quand on se pavanne de devenir un salon multimédia d'importance, quand la Dépêche du Dimanche avait illustré la dernière édition par des gamins sur Internet. Vâchement de rapport avec la b.d....
Alors quand MOLINA, adjoint des affaires culturelles « jure que l'on parlera du salon dans toute la France », qu'il est « rentré dans le cercle très fermé des salons couru par le ghotta de la bande-dessinée-euh », il est sûr qu'il va bien faire rire à Paris.

Bilan : les libraires étaient bien déçus, mais n'osaient cracher dans la soupe, noyant leurs déceptions dans les coupes de champagne et les petits fours. Louis BENHEDI de Sud Radio et Claude LATTÉRHADE de la Dépêche, boudant le pseudo-évènement, n'auront rien manqué. Les caméras de FR3 et TLT ont manqué de quoi remplir leur bétisier. Les journalistes radios (Altitude FM, Moùn Païs,...) auront enregistré des interviewes de "chefs" mais pas de responsables. Les auteurs amateurs et professionnels furent un peu amers et préférèrent en rire avec les rubricards de Campus et de FMR (moi, quoi!).
Patrick ROUQUETTE, le responsable du salon, m'a en apparté dit sa préférence pour un peu moins de fréquentation pour plus de qualité. En un sens, un voeu déjà exaucé l'an dernier! Atmosphères, Fin de Siècle et désormais Toutencartoon ont jeté l'éponge, à raison.

Ma position n'est que trop ambiguë et je tiens à exprimer pourquoi je joue ici la langue de pute: Ce salon (le terme de "foire" serait plus approprié) est le seul sur la Région suffisament important pour faire venir de nombreux auteurs intéressants. Il est le seul disponible sur Toulouse. Mais il reste à mon avis trop mal organisé. Si on a bien cité les sponsors, il manque le plus important : l'Aérospatiale qui sponsorise malgré eux (via taxe professionnelle) ce monument de bétise, plus destiné à faire de la pub à une triste et laide cité dortoir, qu'à satisfaire public, fans, professionnels et auteurs de cet art populaire qu'est la b.d..
J'ai honte à dire, mais une fois encore je le soutient, alors que l'an dernier j'avais juré que l'on ne m'y reprendrais plus. Le choix de la négative ne tuerait nullement cette émission, mais m'aurais simplement considérablement affaiblit mes choix d'interviewes sur un-deux mois.

Alors une fois de plus: si vous y allez, les 21-22-23 Novembre, notez les incohérences. Ne vous plaignez pas aux libraires mais frappez sur la mairie de Colomiers qui se sert de vous comme faire valoir.

Alors pardon à ROUQUETTE, pardon aux libraires (Arcades, Bédéciné, Hussard Bleu, Préface) mais là, j'en ai marre de cautionner cette publicité pour une mairie qui montre là son incompétence et son incompréhension.

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