Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 14 Janvier 2006.

Après s'être moquée de la génération post 68 paumée dans ses idées avec « Les Frustrés », Claire Brétecher s'est attaquée à leurs enfants, perdus dans leurs baskets. C'est l'insupportable Agripinne. Un père universitaire, une mère avenante, un frérot enfant-roi et elle, juste larguée de tout. Matérialiste, hédoniste, tentant de se donner un genre en parlant tout le temps verlan (de nos jours, c'est le langage SMS), jamais contente de rien, vraie chieuse, Agrippine est le résultat d'un éducation de type François Dolto par des parents bobo (Bourgeois Bohème). Une lycéenne qui croit que tout lui est due, renvoie aux orties la bourgeoisie dont elle est pourtant fière d'appartenir, boudeuse tête-à-claque, râleuse perpétuelle. Aimable comme un gardien de prison, vulgaire (je parle des fringues) comme Lorie, on s'attache pourtant énormément à elle. Enfin, pas pour l'adopter, juste pour lire sa vacuité d'esprit.

Bon alors, malheureusement, cette ré-édition souffre des mêmes défauts que « Les Frustrés » : Trop petit (et c'est un myope qui vous dit ça...) mais alors vraiment trop petit. Surtout que Claire Brétecher remplit ses bulles en écriture cursive, ce qui aide pas à la lisibilité. Mais comme « Agrippine » était publié en couleurs dans Le Nouvel Observateur, on y ajoute les défaut du tramage en gris, un poil grossier alors qu'il faut être nez collé pour lire les textes... Arg.