Ecouter aussi l'émission « Supplément week-end » du samedi 23 décembre 2006.

Un film de Luc Besson, avec Mia Farrow, Freddie Highmore.

Le jeune Arthur est élevé par sa grand-mère à la campagne. Ses parents ne sont jamais là pour lui, et son grand-père a disparu dans des circonstances mystérieuses. Sur le point d'être expulsé de la maison faute d'argent, le garçon s'est mis en tête de retrouver un trésor caché par son grand-père, au coeur de la cité invisible des Minimoys.

Il y a deux films distincts dans ce nouvel opus du créateur de « Léon » : les prises de vue réelle et les séquences en 3D. La partie live fait penser à du Tim Burton, les adultes ont l'air tout droit sortis d'un dessin animé, ils sont grotesques, et totalement irréalistes. Le pompon revenant aux parents d'Arthur, déconnectés de leur fils, et symbolisant la démission parentale propre à beaucoup de contes. En comparaison, les Minimoys sont beaucoup plus sensés, ont des comportements d'adultes.

Le character design constitue d'ailleurs la grande force du film. Les deux boules de poil Roméo et Juliette, le Roi monté sur une créature pileuse, la princesse Selenia (les animateurs se sont visiblement fait plaisir sur ce personnage, tant son déhanché et met en valeur sa silhouette parfaite). On peut regretter toutefois certains rebondissements assez conventionnels (on pense aussi beaucoup à « 1001 pattes »), quelques références (« Pulp Fiction », le Rap) purement gratuites rompant le rythme général, et le fait que des scènes d'action de grande ampleur aient été vite expédiées (Arthur se saisissant de l'épée), au détriment d'un souffle épique qui aurait boosté les batailles.

Au final, on obtient tout de même un univers visuel sidérant (l'équipe a travaillé à partir de vraies maquettes), les couleurs pètent, mais toujours dans le respect d'une certaine ambiance (le choix des couleurs est pertinent, harmonieux, à l'encontre de certains films 3D de Dreamworks). Besson démontre une nouvelle fois son talent pour construire une mise en scène classe et carrée (toujours le goût pour les plans construits en symétrie, comme dans le pub du « Petit chaperon rouge » pour Chanel qu'il avait réalisée), ce qui empêche les visuels de ses films de se démoder trop vite.

(tous les articles ciné et dvd de Thomas Berthelon sont disponibles sur son site).