Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 10 Décembre 2005.
C'est un gros pavé, bourré d'illustrations, particulièrement sérieux car il ne sombre pas dans la facilité et se montre très didactique : l'ensemble des styles, des genres, des publications, ceux qui l'écrivent, ceux qui le publient, ceux qui les lisent, la segmentation de ce public, les références culturelles, les influences et ceux qui s'en sont inspirés. Le sujet est extrêmement vaste, mais il est très bien réduit dans les 178 pages. Même pour quelqu'un de blasé de la BD mondiale et qui ne s'arrête pas qu'à la manga mainstream, mais aussi aux productions plus artistiques et réduites, il y a de quoi apprendre.
Un livre référence, un travail d'érudition qui est dans la même qualité qu'un livre de Jean-Paul Jennequin sur le comics. Seul dommage : Les traductions des bulles sont restées en Anglais. Pour le coup, reprendre les versions Françaises aurait été mieux. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est un beau pavé carré, très bien présenté, riche en illustrations (ce qui est rare quand on connaît la difficulté d'obtention des droits auprès des éditeurs Japonais) et dont le texte doit largement être plus juste que la plupart des livres par des soit-disant “spécialistes” du sujet.
J'aurais un regret à propos de ce bouquin. Un gros. Paul Gravett est quelqu'un que je respecte énormément. C'est un universitaire de la BD à la connaissance encyclopédique et d'une curiosité insatiable, et en même temps d'une modestie toute britannique. Il a géré le musée de la BD de Londres (The British Cartoon Centre) avec de modestes moyens et à réussi à valoriser le patrimoine du Neuvième Art dans un pays qui justement est actuellement sinistré. Il m'a demandé de lui envoyer les interviewes que j'avais faites de mangaka. Je ne les aient jamais expédiées. Et je le regrette car le sérieux du travail de Paul Gravett aurait valu toute l'aide possible sur un sujet aussi vaste et casse-gueule...