Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 1er Septembre 2007.

D'abord prépublié en fanzine, puis dans le magazine Coyote, « Sentaï School » est une BD injustement méconnue de la génération Goldorak. Et pourtant, il y a tout ce qu'il faut pour la combler. Des références aux mangas, au japanimations, aux séries lives de monstres caoutchouteux, aux BD, aux comics, aux films, aux soap-operas sentimentaux,... Il y a de tout dans cette macédoine de sub-culture.
Car vous pensez bien qu'avant de lancer un super-héros dans la dure jungle de la contre-culture, il faut le former à Sup de Justice, un peu comme la fac de « Mertown Ville », mais en beaucoup beaucoup moins sérieux. Parodies obligent !

Et le proviseur a du travail pour transformer ses élèves en super-justiciers. Surtout que le Mal est à l'œuvre ! Et pas loin en plus : L'école des Sentaï est sur le trottoir en face de l'école des Méchants, dont le proviseur est le terrrrrible Stratéquerre.
Or, la classe que nous suivons entre dans une troisième année décisive : ils vont devoir bachoter comme jamais.

...
M'enfin ! Je sais pas pour vous, mais j'ai l'impression qu'on m'a toujours dit ça chaque année de la maternelle sup au doctorat : « Cette année, c'est du sérieux », « Fini de gamberger, maintenant tu es un grand », « Tu as l'âge des responsabilités, tu vas faire des TP de fusion nucléaire » gnagnagna gnagnagna
Poilade et compagnie, oui !

N'empêche qu'il faut quand même réviser très sérieusement ses cours de dedans-ification, de redressage de tords, de roulage de pelle à demoiselle en détresse... et passer par la case de l'horrible, la terrifiante, l'insoutenable... VISITE MÉDICALE.

Bon alors, première remarque : C'est en noir & blanc, mais ce n'est pas une manga par sa structure extrêmement dense : on est plutôt dans une rythmique de BD franco-belge pure. Et à cause du format de l'album proche du A5, ont est parfois quasi obligé de revoir les dessins à la loupe pour être sûr de ne pas avoir manqué un gag graphique.
L'autre souci, c'est qu'on est dans la citation convenue, le jeu de mot archi-incompréhensible... Entre Largo Winch, Batman, Black Jack, les Power Rangers, Grey's Anatomy, Crisis on Infinite Earth, Queen, Death Note, The Tick, Ken le Survivant, Parker Lewis ne perd jamais, Monsieur Propre Yakitate Ja Pan, Donald Duck, X Men Uncanny...

THOMAS -oh ! oh OOOh OOOOH ! OOOOOOOOOOOOOh ! Tu vas pas tous les citer ?
XAVIER - ben euh non, j'explique que justement, on peut pas tous les citer, ça prendrait trop de temps et...
THOMAS - primo et...
XAVIER - ... et je vais en oublier au moins une dizaine...
THOMAS - Ah ça, t'aurais bien l'air ridicule après
XAVIER - Ok... j'arrête là ?
THOMAS - Euh, oui, un peu
XAVIER - Bon alors, je reprends...

Les citations, figurations, guests, caméos valent à eux seuls leur pesant de bonbons Haribo, appâts obligés pour une peuplade d'adulescents qui se délecteront ce soir devant « Heroes » en se moquant du doublage français. Bref, si vous n'êtes pas à fond dans cette génération Albator (j'ai dit “Goldorak” au début ? Ah mince... pardon), vous allez être complètement largués, sur le bas-côté, exclus du club, muré dans votre plus totale incompréhension.

« Sentaï School » a la spontanéité d'une publication fanzine, le délire d'un groupe de fan qui rient d'eux-même, et surtout le pathos d'« Hélène et les garçons »... à moins que cela soit celui du « Pensionnat de Candy contre la maternelle Dragon Ball », je ne sais plus.