Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 5 Janvier 2008.
Astérix est le petit Gaulois qui caricature les Français tout en les flattant dans leur orgueil : intelligent mais bagarreur, petit mais costaud, méfiant mais bon vivant, chauvin mais amical. Dès son apparition dans Pilote en 1958, il commence à cartonner. Et non seulement dans les salles de classe, mais les adultes aussi lui font la fête, avec des tirages de vente très rarement vus dans le domaine de l'édition.
Il faut dire que les mots de René Goscinny font mouche, et qu'Albert Uderzo s'amuse à glisser des clins d'œils graphiques. Toutes les références y passent, de la politique au cinéma. Il y a aussi le volume monstrueux de références voire de littérature latine que Goscinny s'amuse à parsemer dans ses dialogues. Mais surtout à l'histoire, à la Grande Histoire. L'Empire Romain bien sûr...
Mais aussi, l'Histoire telle qu'elle fut enseignée pendant la première moitié du XXème siècle, et que donc l'ont apprise sur les bancs les jeunes Goscinny et Uderzo. Et c'est là que la lecture de cette étude devient intéressante.
L'auteur arrive à démontrer qu'en fait, l'idéal de Vercingétorix a surtout été forgé aux débuts de l'école laïque, en 1881 quand il a fallut fournir des manuels scolaires par milliers. Et que les Historiens de l'époque ont très probablement travesti une histoire somme toute très floue pour en faire un héros national. Mais surtout pour inculquer un esprit revanchard et fier dont a besoin la France pour récupérer l'Alsace et la Lorraine face à l'envahisseur Prusse !
En fait, on se prend une claque puisque Nicolas Rouvière raconte comme s'est forgé le mythe Gaulois au XIXème siècle, et que Vercingétorix... ben avant d'être chef de guerre Gaulois, était un... compagnon de César. Ce dernier l'a d'ailleurs formé aux stratégies de guerre. Ce qui rend encore plus savoureux la reddition de Vercingétorix à Alésia.
Alors évidemment, après avoir lu ça, on a un pu de recul. On comprend un peu ce que Uderzo voulait dire quand il accusait Alain Chabat d'avoir rien compris à l'esprit de Goscinny dans son film. Et les pistes laissés par l'auteur de cette étude sont tellement nombreuses qu'on a qu'une envie, se replonger dans ces albums qu'on trouvait déjà particulièrement riches et drôles.
Ce qui me gène, c'est que l'auteur de cette étude ne fait pas de différence entre les scénarii de René Goscinny et ceux pondus par Albert Uderzo, comme s'il y avait une totale équivalence entre les deux. Est-ce un travail de commande ou un accord avec le dessinateur pour pouvoir reproduire quelques cases... Ce livre a l'avantage d'étudier un personnage très populaire à l'univers largement plus riche que celui de Tintin®™©.
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