Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Avril 2010.

Une bande de copains, quand on est en primaire, on se fait des combat de billes. Une bande de copains, quand on est au collège, ça sèche pour aller au cinéma. Une bande de copains, quand on est au lycée, ça monte des boums et ça va en boîte. Une bande de copains, quand ça va à l'université, c'est les galères entre petits boulots, polycops qu'on se refile et week-ends en voiture.
Une bande de copains quand on a 30 ans, c'est les rêves, les projets, les plans de carrière qu'on avait imaginé qu'on revoit. Les plans galère à se retrouver en coloc dans un appart trop étroit ; le boulot de conseiller financier qui n'a rien à voir avec celui qu'on imaginait de banquier ; les collègues emmerdeurs, les supérieurs hiérarchiques chiants et les clients insupportables ; et puis la vie qui s'enlise dans les petits boulots d'étudiants.

« Ainsi va la vie » est l'autobiographie de Thierry Gloris. Une crise de la trentaine, l'ancrage de la génération adulescente, présente par cette fantasmagorie entre le chat du Cheshire et le chatbus de Miyazaki. Les pièges des rêves d'enfants dans lesquels on se réfugie parce que.... parce que finalement la vie d'adulte se montre horriblement décevante. On en avait déjà parlé uniquement sur le plan affectif avec « Mouarf », la première partie du « Trytique Bipolaire » de Davy Mourier.
Alors pour fuir l'insupportable, il y a les soirées Casimir, les week-end cosplay et les petits dejs de potes entre pizzas froides.

C'est pas évident de chroniquer sereinement ce type d'ouvrage, quand on s'y retrouve dedans, qu'on s'identifie à ce destin, parce que c'est la même tranche d'âge, parce que c'est les mêmes déconvenues, parce que c'est la même enfance revival que la grande majorité considère comme glauque à juste raison. C'est une BD qui fout le cafard, celui qu'on tentait d'oublier... Et du coup, on se sent mal à l'aise, pris de vertiges (surtout en pensant à la fin qui est annoncée). Lire l'album en entier n'est pas facile, et finalement, j'aurais du mal à être objectif dessus.

Est-ce que la vie est faite pour dérailler, pour être décevante, pour être triste ? En fait, certaines situations sont drôles, c'est juste qu'on en profite pas suffisamment sur le coup.