Jean-Michel Planche est un individu qui a beaucoup fait pour Internet en France : Fondateur du premier FAI grand public pro, follower de mon compte twitter (c'est pas comme vous, bande de nazes), il s'est aussi illustré comme étant un entrepreneur qui combat les bêtises législatives Françaises comme la LCEN, la HADOPI, la LOPPSI pour les plus récentes. Il est néanmoins militant d'un certain dialogue avec ceux qui comprennent le moins internet : Le pouvoir en place.
C'est à ce titre que justement il a été invité par l'Élysée pour un déjeuner qui a beaucoup fait jaser. Peut-être à cause des jaloux, sûrement parce que cette invitation est arrivé beaucoup trop tard pour éviter bien des dégâts, mais il a eu le mérite d'exister. Et à l'issue de ces frugales agapes (qui cause n'a point le temps de mâcher), le Président de la République (je le rappelle, représente tous les Français) a proposé la création d'un Conseil National du Numérique dont les ronds de serviettes étaient disponibles à ses invités du midi.
Gadget ? Pas gagdet ?
Autant il était obligé de bouder toute initiative d'une “Haute Autorité” minée par un lobby qui ne représente que de très gros producteurs, autant il n'était pas possible de passer à côté de l'éventualité de pouvoir influencer l'esprit des lois avant qu'il ne commette une erreur.
Mais l'étape de la création commençait mal. Cela rappelait l'extrêmement maladroite cartographie du Net selon Hadopi : Le gouvernement avant, les lobbies derrière, et les internautes bien loin.
J.M. Planche, que je n'ai toujours pas rencontré IRL, s'est donc fendu aujourd'hui d'un excellent billet sur son blog. Critique, mais dans l'espoir de faire bouger les choses avant l'irrécupérable. Et immédiatement, j'ai proposé ceux qui me semble les meilleurs représentants possibles des internautes : Les associations de consommateurs.
Pourquoi ?
Tout partait de la présence de la FEVAD, et de l'évidence du besoin d'une contrepartie cohérente. Mais aussi par ce que ce “Conseil” sera appelé à répondre à toutes les questions du Numérique : Le désenclavement, le libre choix du consommateur (et notamment sur son système d'exploitation), le respect des données personnelles (et là, on peut y mettre Goggle, Microsoft, Apple, et surtout Facebook), la taxation (et notamment les “redevances” des sociétés d'auteurs dont on se demande s'ils ont pas intérêt à faire exploser leurs prélèvements), les contrats de ventes, les droits de consommation “culturels” (les DRM, quoi). Le rôle des associations de consommateurs, il est loin d'être négligeable : Aussi bien les opérateurs téléphoniques, mobiles, les FAI, les fabricants d'ordinateurs, les banques, les sociétés de services, les sites de ventes en ligne ne peuvent que reconnaître leur pouvoir d'enquiquiner.
Ils sont réellement indépendants et objectifs. Et contrairement aux syndicats, on ne peut les rattacher à un parti politique. Et je reconnais d'autant plus le rôle des associations de consommateurs que j'édite une solution d'hébergement de sites de vente en ligne.
Car tout internaute, s'il n'a pas forcément le droit de vote, il a forcément un pouvoir d'achat. Les ordinateurs ne sont pas gratuits, et tout accès à la bande passante se paie quelque part.
Internet n'est pas un service public. Internet n'est pas un droit. Internet n'est à tout le monde. C'est avant tout un espace de services commerciaux.
Ce qui n'interdit pas de légiférer, mais n'autorise pas toutes les dérives.