Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 30 Juillet 2011.

C'est le dernier tome de cette trilogie, qui ressemble lourdement à une autobiographie déguisée de Kazuo Kamimura. On est en 1960, toujours dans la plaine du Kantō, mais loin du village natal, puisqu'il vit à Tōkyō. À la mort de son grand-père, Kinta a donc suivi le maître Yanagawa Ōgumo et vit dans son atelier tokyoïte. Mais si le grand maître du paysage et de la femme soumise donne le logis à Kinta, il va se choisir un élève officiel dans un jeune homme rencontré par hasard alors qu'il fuyait des personnes qu'il a escroqué !

L'album est donc centré sur à la fois la maturité de la vision d'artiste, sur le dilemme entre peindre dans le style d'un des prédécesseurs ou avoir le sien, et surtout sur les relations amoureuses. On se demande parfois, à la lecture de ce manga, si le relations passionnées ne sont pas antagonistes avec la peinture. Ōgumo a dressé la femme qui vit avec lui, une modèle soumise qui accepte de poser des heures entravée, attachée avec une corde pendant que le maître exécute ses œuvres. Kinta, lui, ravira le cœur de Kyōko, pourtant amoureuse d'un peintre rival, mais découvrira malheureusement que cet amour passionnel l'empêche de peindre ce qu'il souhaite.

Et ceci, alors qu'Ōgumo sent bientôt son heure approcher, se questionne sur son héritage, son empreinte.

La série avait commencé avec un enfant vivant chez son grand-père, ayant côtoyé des peintres et des illustrateurs, elle se fini sur un jeune homme qui rentre dans l'industrie de l'illustration publicitaire. Le lecteur devine que ses rencontres amoureuses avec des filles et des garçons l'influenceront lourdement quand il écrira « Lorsque nous vivons ensemble » et « Folles passions ». On devine aussi justement sa rencontre avec Yu Aku, parolier à succès, qui lui écrivit l'un de ses premiers scénario de manga. Son scénariste de référence avant sa rencontre avec Kazuo Koike, l'auteur de « Golgo 13 » et de « Lone Wold and Cub » lui écrira le magnifique « Lady Snowblood ».