Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 19 Novembre 2011.

Lucien Makifenua a une chance incroyable. À 13 ans, venu d'un très lointain archipel au milieu de l'Océan Pacifique, le voici qui débarque en France recruté par un club sportif. Et dans une atmosphère froide, neigeuse, humide, limite glaçante, même si c'est à Toulouse y'a quand même un hiver.
Oui, je dis ça pour ceux qui n'habitent pas dans la zone de diffusion de notre radio, notre chaleureuse Ville Rose bénéficie en moyenne 15 jours de neige tenace par an, généralement en février. Un temps à ne pas tenter de faire traverser le Pont Neuf à un bus .

Personnellement, je craignais une mise en avant sans scénario du Stade Toulousain. Finalement, l'histoire est là, avec un peu de pathos mais pas un script totalement laudatif : Un jeune talent de Wallis et Futuna, téléporté à Toulouse, loin de sa famille, et pas forcément bien accueilli de part sa couleur de peau (pas très tendance auprès du Ministère de l'Intérieur) ou de part son talent. Et dans sa famille d'accueil, il est révélateur de frictions.

Je m'attendais à pire. À bien pire. Et finalement, le rugby est un peu annexe à l'histoire. Bien évidemment, les dirigeants du Stade Toulousain auront le beau rôle, l'équipe fera office de famille, et l'esprit sportif qui prédominera sera le fairplay. Mais étonnement, ça jure beaucoup moins qu'avec une équipe de footballeur de Ligue 1. Pourtant, le Stade monte régulièrement dans les plus grandes équipes Européennes.
Qu'on m'explique, le rugby, c'est pas comme le foot ? Le succès ne leur monte pas forcément à la tête ?

Hélas, le simple fait qu'on rappelle que cette équipe, comme d'autres, va chercher très loin ses futurs talents, c'est un peu la preuve que l'argent a changé bien des choses dans ce sport, et pas forcément dans le bon sens. On espère que la légende dorée, entretenu par cette BD, n'est pas complètement du flan.
Essai à demi-transformé, dirais-je.

Zampano est un scénariste habitué des BD “sportives” à licence comme « OM : Droit au but ». Graphiquement, ce n'est pas forcément d'un haut niveau. Le dessin parfois un peu rapide, ne manque pas de maladresses ou de caricature poussée. Après, c'est une série qui fera sûrement plaisir à plus d'un jeune amateur du ballon ovale. En insistant sur la qualité première de ce sport : la convivialité. Car, et je dis ça pour ceux qui ne connaissent pas, si les joueurs ont le droit de baffer leur adversaire, ils se retiennent, car c'est quand même couillon de gâcher la troisième mi-temps pour un jeu…