Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 17 Août 2013.
Ce clodo débarque brusquement, avec des prophéties d'apocalypses effrayantes, et étonnement, il est capable de vous convaincre que le pire va arriver si vous faites un truc parfaitement banal. Il apparait là où on l'attend pas : n'importe où et souvent n'importe quand. Ce qui est un peu normal puisqu'il voyage à travers le temps grace à une machine, le Tempus Fugit, qui ressemble à une grosse montre multifonction de sport.
Dans son époque d'origine, c'est à dire dans à peu près 530 ans, la Terre a été ravagée par des guerres nucléaires, des pluies acides, des tournées de boys bands, des invasions de zombies, des dérivées SICAV de subprimes et des religions nécrophiles.
Heureusement, il y a comme allié le professeur Castafolte qui ne sait toujours pas qu'il est un robot. Et à notre époque, il intervient à tout bout de champ dans la vie du pauvre Raph, lui ruinant ses études, sa vie amoureuse, ses meilleurs amis et son espoir de glande le week-end.
Il ne vit que pour sauver notre futur, et il n'arrive bien souvent qu'à des gaffes.
Alors tout cela, vous le savez peut-être si vous avez regardé la web série qui fut par la suite diffusée sur Nolife, et dont la production a été reprise par Ankama et France 4. Vous en savez même encore plus si vous avez écouté l'interview de François Descraques et de Justine Le Pottier, entretien qui fut hallucinant, et je ne vous raconte pas des craques.Oui, désolé.
La signature du scénariste/réalisateur, c'est un gag très percutant en final de chaque épisode.
Après tout, les 4 premiers épisodes n'étaient censés être que des gags standalone, et la construction d'une histoire entière ne s'est faite que par la suite. Et, oui, il est capable d'écrire une superbe histoire dramatique sur plusieurs épisodes, mais il faut reconnaitre que nous l'attendons toujours à la chute.
Même si Descraques en a écrit le scénario, l'album BD, malheureusement ne marche pas très bien.
L'histoire est censée se passer entre la saison 1 et la saison 2, quand le futur se reconstruit. Suite à des raisonnements particulièrement foireux as usual, Castafolte et le Visiteur arrivent à la conclusion qui leur faut le meilleur stratège du monde pour leur plan d'action à travers les siècles. Et bien évidemment, le meilleur, c'est ce Grec péroxydé qui ressemble à Colin Farrell, à savoir Alexandre le Grand.
Bien évidemment, tout va être que sur des quiproquos.
Sauf que, le dessinateur a du mal avec les visages. Ce qui est très désagréable, car si chaque personnage n'avait pas son accessoire, eh ben… on ne les reconnaitrait pas. Les textes des phylactères sont en capitales étroites et grasses, ce qui n'aide absolument pas à la lisibilité. Descraques aussi n'est pas au mieux : le découpage de la série en épisodes courts avec une conclusion percutante lui permettait de donner un rythme quand le principe de l'histoire est le gag. Ce qui est le cas ici mais qui marche beaucoup moins bien à cause du découpage pas toujours très bien maîtrisé. Une belle plaisanterie éclaterait à la fin de chaque double planche, mais ici, le trait épais et la présence trop importante des bulles de textes en font perdre toute la dynamique.
Moi qui suit un gros fan de la série depuis son 5ème épisode, je dois dire que je suis déçu. Mais il serait dommage de passer à côté de cette histoire sympa et rigolote. Et vous remarquerez dans les deuxièmes et troisièmes de couvertures un schéma synoptique des événements des deux premières saisons. Ce qui est déjà un bonus très sympa.
La quatrième saison est en cours de tournage au moment où je vous lis ces lignes. Et à noter que Simon Astier jouait dans la troisième saison du Visiteur du Futur, ce qui ne me gâche pas ma transition…