Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 10 Septembre 2005.
10 ans après la disparition de son pote, Tardi signe une excellente adaptation d'un bouquin de gare... revendiqué ! Un pur roman noir, où le cadre d'une grosse boîte va perdre sa vie de famille, poursuivi par deux mystérieux tueurs. Deux tueurs à gages, impitoyables bêtes à tuer, face auxquels Georges Gerfaut n'a aucune chance de réchapper. Et pourtant, même s'il ne sait pas pourquoi ces des assassins veulent sa peau, il est bien déterminé à en réchapper et à avoir le fin mot de l'histoire. Par là-même, il va retrouver le goût de la vie qu'il semblait avoir perdu dans la morosité ambiante.
Le fond “social” du roman transpire. On est dans les années 1970, où la France s'enlise dans la crise pétrolière, le chômage et la déprime ambiante. Je vous rassure, ça a pratiquement pas changé depuis. Tardi arrive malgré tout à nous faire passer une époque désormais révolue. 1977. Renaud trouvait son HLM blème, Giscard anesthésiait la France, Roger Gicquel fait la gueule dans son JT, les radios libres se faisaient démonter par les CRS, Tardi et Manchette font leur première bd ensemble : « Fatale » (inachevé), « Griffu », ... Tardi fera de son côté « Adèle Blanc Sec », « Nestor Burma », ... tâtera de toutes les époques sur deux siècles... tant qu'il y aura une tension sociale à dépeindre.