Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Septembre 2005.
Cela se passe à Barbès, le XVIIIème arrondissement de Paris, porte de Clignancourt, pour ceux qui connaissent pas. Pas loin des tatas de la Place Clichy, mais tout aussi glauque. En voulant serrer un dealer à Belleville, David Nolane, flic confirmé, voit descendre son partenaire Carl. La femme de David le quitte, car avait une relation avec son collègue décédé. La bonne occasion de faire sortir Zoé de l'hôpital psychiatrique où elle est depuis qu'elle a tenté de tuer sa mère alors qu'elle était en pleine descente de speed.
David va tenter de refaire sa vie, il accepte le retour de sa fille, à condition qu'elle suive les séances de discussion collectives avec des camés et anciens camés. Ça tombe bien, elle veut décrocher. Définitivement. Et elle espère qu'en remontant un groupe rock avec son copain, cela va l'aider. Faut juste racheter du matos et trouver un local à répet.
Seulement, il se trouve que Borelli, qui tient une petite salle de concert, l'Utopia, orchestre aussi le trafic d'héro dans le quartier Barbès. Et que son dealer marocain ayant pris quelques congés, il est en manque de main d'œuvre pour refourguer la mort sur les trottoirs. Zoé Nolane se retrouve dans une situation un peu paradoxale : elle veut décrocher de la came mais se retrouve à dealer pour pouvoir se payer sa batterie et se produire sur scène. Quant à son père, David, à la recherche du fumier qui a dézingué son partenaire, il va vite s'apercevoir que l'enquête semble patiner volontairement. Dans quelle sale histoire des policiers ont pu tremper...
Des ingrédients parfaits pour un roman noir bien ficelé de Marc Villard, le tout adapté par Chauzy et sa patte reconnaissable : couleurs saturées dans une ligne tremblée. Encore une fois du très grand (« Sans rancœur », « La vie de ma mère », « La peau de l'ours », « Clara »,« Béton Armé »), désormais une critique sociale sans humour, mais maintenant, pourvu que Chauzy continue dans le même duo. Celui qui remplacera dans leur cœur des amateurs de la Noire le duo Manchette/Tardi.