Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 11 Juillet 2009.
Dans un monde uchronique, le Japon a non seulement gagné la Seconde Guerre Mondiale, mais en plus a dominé le monde entier grâce à ses industries atomique et robotique qui ont développé et construit ses engins de police. Des robots patrouillent donc dans les dominions du Japon Impérial, et parfois sortent sans raisons leurs lames affutées pour couper des membres des malheureux à côté d'eux, que cela soit des enfants, des mères de familles ou des vieillards. Les Lois de la Robotique ne semblent pas prévus pour les engins policiers.
Soo-Hee, jeune et belle étudiante, voit encore de trop près une de ces atrocités. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, la goutte de sang qui n'aurait jamais dû être versée.
Ce sera le signal, celui d'une population qui veut regagner son indépendance, qui ne veut plus de la protection trop bienveillante du Grand Japon et de sa Zone de Co-Prospérité Économique. Et celui où les manifestations se termineront systématiquement par des bains de sang.
Kim Hong-Mo a été emprisonné à la toute fin de la décennie 1990 par la dictature alors en place en Corée du Sud, juste avant la démocratisation. Donc être emprisonné pour ses idées, il sait ce que c'est.
Il est en opposition directe à la fois contre l'extrême-droite de son pays pour un retour à la dictature militaire, contre les relents conservateurs Japonais prônant le négationnisme, et contre la tutelle de la Corée du Sud par l'Armée Américaine en cas de conflit.
Cela en fait beaucoup, mais on imagine bien que derrière sa fiction où il dénonce le Japon, c'est les États-Unis gendarmes du Monde que l'auteur attaque.
Évidemment, cette histoire change de portée avec l'arrivée de la présidence de Barack Obama. Encore une série qui vieillira mal après le départ de George W. Bush ? Pas si sûr... Car après tout, la Corée du Sud comporte toujours la plus grosse base militaire Américaine permanente à l'étranger. Et on imagine bien que ce genre de fiction sortira d'ici 20 ans en Irak ou en Afghanistan.
Chaque planche est une aquarelle, avec une texture superbe et une expressivité impressionnante. L'œuvre est graphiquement très très belle, le scénario bien monté, mais doit être lu à la fois avec un minimum de culture historique mais surtout d'esprit critique.