UNE : Avant Koh-Lanta, il y a eu Kuruh Lan. Pas entendu parlé ? un témoignage exclusif.
CHAPEAU : TchaTche a réussi à faire rentrer un de ses journalistes comme joueur. Il nous a ramené son cahier de bord sur l'émission que vous ne verrez jamais. Édifiant...

Premier jour. L'arrivée.
De loin, c'est le paradis. Une réserve naturelle, dont les organisateurs nous rappellent qu'il ne faut pas tuer les espèces animales, rarissimes donc protégées. Et nous précise que la viande de caméraman est particulièrement indigeste. En rigolant...

On est arrivés sur cette superbe plage. Une vrai carte postale qui donne envie de s'installer sur ce bout de Philippines. Un vrai rêve... mais le cauchemar, c'est les autres. Dans mon équipe, 4 autres garçons : Christophe, Jean-Édouard, Fabrice et Steevie. 5 filles : Laure, Julie, Delphine, Loana, Kimy. Plus les deux gars qui se relaient pour filmer nous, les robinsons volontaires.

Premier soir.
On a installé notre camp, avec plein-pied sur la plage, à l'abri du soleil et du vent. Pas d'eau potable, mais pour cuire le riz, on s'en passe...
Déménagement en catastrophe du campement, à cause d'une migration de crabes. Pas méchants, mais on a perdu 5 moustiquaires dans la débâcle. Agressives, leurs pinces : Loana s'est faite choppée, et le bleu n'est pas joli-joli. Heureusement qu'on a la trousse à pharmacie.

Deuxième jour.
On est allés faire un tour de repérage, mais impossible de trouver une source d'eau. En tout cas, pas suffisamment vite. Comme personne ne voulait rester seul dans le camp, on a négligé le feu qui a commencé à brûler quelques arbres. L'incendie s'est propagé sur un banc de mangrove et a été rabattu par le vent sur la plage, il s'est éteint tout seul avant qu'on aie pu faire quoique ce soit.
On s'est fait engueuler...

Le camp n'a pas été touché, mais du coup, on a passé la soirée à le déménager.

Quatrième repas exclusivement constitué de riz. Ma longue expérience d'étudiant fauché a endurci mon estomac.

Deuxième nuit.
La chaleur des cendres a attiré des serpents ! Un gros cri de Julie a réveillé tout le camp. On passe la nuit à agiter des branches sur le sable, et à sucer les piqûres des autres. Les filles refusent de se faire sucer par les garçons...

Troisième jour.
On a tous les yeux tirés. On a fait deux équipes pour quadriller le terrain plus UNE QUI RESTE SUR PLACE. Fabrice s'y colle avec Loana. Je fais équipe avec Jean-Édouard, et suis surpris qu'il sache si bien progresser dans la jungle. Il m'apprend qu'il a fait les paras.
Sixième repas régime riz. Va vite falloir trouver autre chose. Toujours pas d'eau, ni de fruits. Grah, deux jours à boire de l'eau de mer, j'ai la gorge en feu... Et ce soleil qui faiblit pas. DE L'EAU !!!

Troisième nuit.
Il a plu. Une gros soupe tombée du ciel. Toutes les feux sont éteints, la moitié des tentes sont déchirées par les branches, tout le monde est trempé jusqu'à l'os.

Quatrième jour.
On passe une bonne partie de la matinée à essayer de retrouver le matériel éparpillé sur la plage. Gros problème : on a plus de feu. Soit on trouve le moyen d'en refaire, soit chercher quelque chose qui se mange crû. Parce que le riz crû, c'est franchement pas top.

Tout bois est entièrement trempé. Et y'a pas de silex sur cette île. Frotter deux bouts de bois pour en tirer des flammes semble vain. Steevie remarque que je porte des lunettes et veut faire du feu avec le Soleil. Pas de bol, je suis myope : mes verres ne font pas loupe. Laure propose de retailler un verre en le frottant dans le sable. C'est ridicule. Christophe s'énerve. Je leur cède un verre sous les menaces physiques.

Pour la nourriture, Kimy et Delphine partent en forêt chercher, Jean-Édouard a eu une idée formidable : chercher le feu terrestre au creux du volcan. La phrase est superbe, mais je soupçonne qu'il a trouvé un bon plan drague. Fabrice propose de pêcher. Toutes les espèces de poissons et de coquillages sont protégées. On risque la disqualification, mais c'est mieux que crever de faim.

Laure ponce le verre sur le sable. Loana bronze pour ne pas attraper mal. Fabrice, Steevie et moi arrivons à remonter un énorme coquillage.
Il doit bien faire dans les 40kg. C'est la guerre pour l'ouvrir. Pas de perles, mais ça ressemble à une grosse huître. On a rien qui ressemble à du citron. On décide de la manger crue.

Laure a pété le verre.
Elle veut que je lui fille l'autre, il en est hors de question. Laure et Loana redemandent, un peu lourd. J'ai dû insister un peu fort, mais si Christophe n'avait pas tenté de me surprendre par derrière, il ne se serait pas reçu sur le nez la grosse branche que je tenais. Il est dans les vapes...

On a tous une grosse chiasse. Le ventre en travers. On aurait dû cuire le coquillage...

Kimy et Delphine n'ont toujours pas trouvé de baies qui semblait mangeable, mais elles ont ramassé des petites feuilles d'un arbuste, sous les conseils du caméraman qui a suivi de nombreuses guerres en Amérique du Sud. Jean-Édouard a continué vers le cratère. On s'est mis à mâcher les feuilles. Ça occupe la bouche, on pense plus vraiment à la dalle, ça donne de la bonne énnnergii e maai s putttin çaça a a spsppee e e e d dd e eeee.?;,:

JJJeeeeaann-èédéddoouuuaaaaaaaaaare l''ééétttaiiit tteeelllemmmen t spppeeed quuu'ill ss''eeessst ccrrraâââmmmé uuunnnn bb bbbb rraaaaassss dddaaans lllal l llaaaavvve. PPllllaaaiiie ccaaauuuttééériiisséééé . III rriiiigggooolle drrrrolmeennt

(illisible) ssooooorririrrr.? KKKKikikikiikiiiiiiiiiimmmmyyyyyy saaaautté sauivaghemeent ssuuururur lle mmaiiitre du coonsiel mmmaaia ccd'est momoi qqqui eeest sooorirtiii finnnalllmemeeent ouuuuf

Trois jours après.
J'ai pu me remettre sans problèmes. Le consultant était encore surpris que des plants de coca poussent sur cette île. En tout cas, les deux équipes n'auront pas eu le temps d'en profiter: les autorités ont fait gicler toute l'émission du parc naturel de Kuruh-Lan. Faut dire que bouffer un coquillage rare et brûler une bonne partie de la forêt, ça leur a pas plu du tout. J'ai comme dans l'idée qu'aucune équipe n'a gagné.

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