Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 5 Août 2006.

C'est une fille qui a presque dix-huit ans, elle est assez mignonne♫ avec son visage d'ange♡, ses hanches de rêve♡♡, son petit air qui ferait bien chavirer des cœurs♡♡♡ et des fringues plutôt sexy✌. En plus, son doux prénom ☆Bambi☆, ferait d'elle sûrement une petite amie agréable, douce et attentionnée♥. Hélas, c'est en fait une véritable ☠ ☠ malade de la gâchette ☠ ☠ qui n'a aucune retenue, aucune pitié ni même réel discernement. Comble du malheur pour ceux qui auront la malchance de croiser son chemin, elle n'est pas prête de sortir de l'adolescence.
En plus, elle a kidnappé un espèce d'avorton, un môme qui ne pense qu'à se goinfrer. Et chez qui qu'elle l'a raflé ce moutard ? À un ♚ King ♚ monstrueux... je veux pas dire un boss de fin de niveau, quoique... Le King en question, c'est une espèce de chanteur de charme qui fait chavirer les filles, un Elvis Presley plus obèse de 100 kg. Et quitte à se faire un ennemi, prenons en un puissant : King semble régner sur une branche de la ⚡ Mafia ⚡. Hommes de main, yakuzas, drogue, tueurs à gages, pognon, flingues de tous calibres. Bref, sa tête est mise à prix, et y'aura personne pour pleurer Bambi ♰.
Et dans ce carnage généralisé, il n'y a qu'une chose qui puisse l'arrêter, l'heure de “Benny l'ourson”, programme insipide pour enfants, son seul moment de quasi-humanité totalement décervelé et gnan-gnan. Alors vous imaginez le drame dans les chaumières si jamais ce programme s'arrête.

Le premier tome nous narrait comment Bambi a réussi à faire de sa route un enfer en ayant kidnappé le mioche, et comment les tueurs à gages s'accumulent dans son dos vu la prime incroyable qui est annoncé pour sa mort. Le deuxième nous amène dans un village tenu par un gang de cow-boys à moto. Les villageois qui voyaient l'arrivée de cette fille comme un espoir vont vite déchanter devant l'apocalypse qu'elle est capable de créer.

Vous pensiez au film « Kamikaze Girl » ? Graphiquement et techniquement, on est à mille lieues d'une manga. L'aspect de cette œuvre ressemble plus à un comics underground totalement déjanté. Ça casse les genres, ça met l'auteur sur un pied d'égalité avec ce que l'on va le comparer, c'est à dire la bd trash indépendante américaine, dont il se réfère. Le lettrage très années 1960s, l'absence de lignes de mouvement, et les morceaux de cervelle, les jets de sangs... bref le dessin fuse et jailli comme il le faisait à une époque dans des revues complètement hallucinées de la Côte Ouest.

Paru en 1998 dans Comic Beam, une des revues les plus innovantes de la BD, « Bambi », c'est la lecture explosive de cet été.

KABOOOM