Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 5 Septembre 2009.

Syuho Sato nous avaient renversé par sa description de l'univers médical Japonais dans « Say hello to Black Jack », un constat terrifiant sur le travail exténuant des internes en médecine, mais aussi comment les mentalités conformistes de la société Japonaise ont influencé en mal la gestion médicale. « Say hello to Black Jack » a été une série qui a eu un tel impact dans l'opinion publique de l'archipel, qu'il a inspiré une loi réglementant les conditions de travail du personnel soignant. On se doutait bien que si on lisait une autre œuvre de Syuho Sato, on allait encore se prendre une immense claque dans la figure. Ce one-shot raconte l'une des heures les moins glorieuses de sa nation :

Lors de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands avaient testé des bombes volantes avec les missiles rudimentaires V1, suivi par les V2 qui firent des nuits de feu en Angleterre. En Mars 1945, les Japonais durent se rendre compte que eux aussi avaient besoin de telles armes, mais qu'ils n'avaient pas l'avance technologique nécessaire au développement des fusées.
L'état major Japonais décida de passer par une solution “alternative” : faire piloter des bombes volantes par des jeunes aviateurs que l'on va sacrifier. Les Kamikazes furent le summum du sacrifice désespéré d'une génération, décidé par des intérêts supérieurs.

Seulement, il n'y eu pas uniquement les kamikazes aériens.

Dès que les Américains furent capable de bombarder l'archipel nippon, l'armée de l'Empereur avait commencé à constituer un corps de marins qui allaient conduire des torpilles suicides.

Comment des ingénieurs aient pu songer à une telle ignominie, comment des haut-gradés militaires ont pu utiliser la force de leur propagande pour en faire accepter l'idée.... Comment une classe d'âge entière pouvait-elle être impatiente à ce point de brûler leur vie pour la gloire de l'Empereur du Japon.
Ce qui passe dans la tête de chacun, leur motivation, et surtout comment ils ont balayés leurs doutes... leurs pensées font peur, car les attaques suicides vont au-delà du désespoir : ceux qui installent ces jeunes dans ces bombes commettent un acte d'exploitation humaine, un homicide au premier degré. À l'époque, on appelait ça le patriotisme.

La lecture en est bouleversante. Et même si ce manga est (relativement) court, il est d'une densité émotionnelle impressionnante.