Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 1er Mai 2010.
Les Américains n'ont pas gagné la course à la Lune.
D'un rien, d'un petit rien, d'un caillou. Mais un caillou qui se trimballe à plus de 10 000 km/h, c'est suffisant pour percer de part en part la capsule Apollo XI, et tuer les astronautes Buzz Aldrin et Neil Armstrong. Ce seront les soviétiques qui y poseront le premier pas de l'Homme, en l'occurrence de la Femme en Septembre 1969.
L'ex Président Johnson qui disait ne pouvoir dormir sous une Lune Soviétique en fera des cauchemars. Avec Nixon à la Maison Blanche, la situation devient explosive.
Dix ans plus tard, les Soviétiques mènent la partie en Afghanistan, car ils arrivent à débusquer les commandos Américains. On parle dans les ailes du Pentagone d'une probable station spatiale d'observation, qui pourrait même être équipée de têtes nucléaires, en violation avec la convention de Paris sur la non-nucléarisation de l'espace.
La Guerre Froide a pris même un pas supplémentaire. On pense que l'horloge de la Fin du Monde est encore plus proche de minuit que lors de la crise de Cuba.
Mais outre le militaire, Américains et Soviétiques continuent à se faire une course scientifique et technique : les deux super-puissances ont chacun leur base permanente sur la Lune. Mais qui dit que les Astronautes et les Cosmonautes vont bien prendre les armes le jour où la Terre sera stérilisée ?
Il nous avait habitué à une immense créativité graphique et sidérale pour « Sillage » et pourtant Buchet s'est visiblement fait un plaisir de travailler sur les documents historiques. L'exactitude des engins et des bâtiments, mais aussi les visages de personnalités historiques sont très bien reproduits. On se fait plaisir à reconnaître le Capcom de Houston, les journalistes, des oligarques ou l'étoile montante de la direction du KGB.
La maquette de cette nouvelle série joue aussi sur les clin d'œils car elle a emprunté son look aux couvertures des Paris Match de la grande époque, ceux des années 1960s, quand cet hebdomadaire était une réelle référence du journalisme.
Après, on est en droit d'objecter. D'abord avec trois programmes qui continuaient à se faire concurrence, les Soviétiques étaient encore loin d'avoir la même puissance industrielle que les États-Unis. Ensuite l'établissement d'une base permanente aurait été nettement plus coûteux que de 6 aller-retours, ce qui a pris à l'époque un budget équivalent à 5% du PIB national.
Mais le travail présenté force le respect. L'uchronie est intéressante, la prospective politique réjouissante, le travail de documentation, d'écriture et de mise en image une vraie merveille.
Maintenant, on peut commencer le débat façon « Dossiers de l'Écran ».