Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 18 Novembre 2006.

Puisque justement dans l'interview [de Nikita Mandryka], nous parlions de notre Ministre de l'Intérieur bien-aimé, président du parti unique de la Droite et candidat à la succession de notre Président, nous allons donc une fois dans cette radio de gauchistes médisants. Oui, donc une fois cette semaine sur notre antenne, alors qu'on nous a gavé de Ségolène Royal en haut de l'affiche, son nom en trois fois plus grand que celui de Mitterrand, donner la parole à l'opposition au pouvoir en parlant de Nicolas Sarkozy.

Ce livre, qui se proclame « première bd-enquête » est une étude vraiment passionnante sur cet individu hors-normes.
Les citations sont réelles, les anecdotes, croustillantes. L'un des scénaristes est auteur du livre-enquête « face cachée du Monde », l'autre est avocat de Charlie Hebdo et de la société Clearstream. Quand au dessinateur, on le voit régulièrement officier dans la presse à scandales comme Charlie Hebdo.

Et on apprend énormément de faits sur son irrésistible ascension politique, de sa jeunesse difficile dans la ville très défavorisée de Neuilly, à sa capacité de travail faramineuse, sans oublier le bilan comptable du nombre de passages dans les JT de 20h. Fidel Castro vient d'ailleurs de concéder le forfait pour raisons médicales.

Nicolas Sarkozy ne fait rien par hasard, tout par calcul, et faut avouer qu'il est très fort, à de très très très rares erreurs près. Ce qui lui a vallut une longue traversée du désert après la défaite cuisante d'Édouard Balladur. Pensez qu'il a réussi à à peine trente ans, à souffler la mairie de Neuilly à Charles Pasqua. C'est pas tout le monde qui à l'époque aurait osé le provoquer.

Bon, soyons honnête, ce livre manque sérieusement de neutralité, il est même franchement à charge. Pour ne pas dire qu'il lui est hostile jusque dans la postface, je cite : « L'Élysée n'est pas le château de Moulinsart. Nicolas Sarkozy doit rester dans le rôle qui lui convient le mieux : Celui d'un personnage de fiction. Vu à la télé, mais pas à l'Élysée. ». Écrire ça, c'est quand même être d'un parti pris particulièrement hostile. Alors que l'œuvre politique de Nicolas Sarkozy est quand même admirable.

[non, Thomas, le téléphone est décroché, c'est normal]
Résumons : Parti de bien bas, moins d'1m65, cet homme a, à force d'assassiner politiquement ses parrains, de trahir ses amis, de médiatisation forcenée, de retournement de veste et de publicité, inversé le mode de fonctionnement démocratique en mettant la charge ministérielle à son service. Et ceci tout en arrivant à se hisser à la tête d'un parti politique qui n'a qu'un but : permettre de faire élire comme président de la République... un autre que lui ! Juppé s'en souvient encore.

C'est quand même fort qu'un Ministre de l'Intérieur arrive a faire de la pub pour un nettoyeur à eau forte pression, comme les canons à eau des CRS, alors que sa spécialité, c'est plutôt le nettoyage par le vide.

Si ce n'est pas de la real-politik, alors Tony Blair fait dans le socialisme !