Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 9 Décembre 2006.
Au moment où enfin les regards de la planète se concentre sur cette région d'où sont parties trois millénaires de guerres, trois grandes religions monothéistes et les pires déceptions d'espoirs de paix, là où la très démago France 24, la très populo Aljazeera English, la très extrémiste Almanar nous offrent des regards sous le coup de l'émotion ou de la manipulation, cette BD initie le lecteur au point central des actuelles batailles de territoires entre Palestiniens, Israéliens, Libanais, Jordaniens et Syriens : l'eau potable. Tout le reste n'est que prétextes et leurres.
C'est pour ça que cette région du Proche-Orient est appelée le “Triangle de la Soif”.
Pourquoi une multinationale Française est-elle si contente de s'occuper de la gestion de l'eau dans les Territoires Palestiniens, pourquoi certaines fouilles archéologiques sont-elles si dangereuses, comment se fait-il que des universitaires disparaissent corps et biens dans le désert... Allons allons allons, qu'allez-vous imaginer ? « Toute ressemblance avec des personnes morales ou physiques existantes ou ayant existé serait purement fortuite. ».
Ancien grand reporter baroudeur, désormais producteur de télé, Jean-Claude Bartoll est un scénariste qui se spécialise dans la fiction réaliste à base géopolitique, comme « Insiders » ou « l'Agence ». Honnêtement, sa documentation donne une grande précision à ses scénarii. Et l'idée d'une organisation écologiste qui n'hésite pas à utiliser des méthodes limite barbouzes est tout à fait viable. Une sorte de Greenpeace avec des moyens d'intelligence stratégique. Tout est précis, agencé, tripant, prenant, instructif.
Sauf les personnages. Ce sont les seuls éléments caricaturaux, convenus, peu réalistes et sommairement dessinés. Quel dommage. Bartoll et Bonnet auraient pu produire l'album dont tous les grands journaux francophones parlent, mais ce premier plan brouillon va complètement faire passer ce bouquin au second plan. Tous ceux qui ne s'arrêteront que sur cette première et mauvaise impression ne sauront pas ce qu'ils manquent.