Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 16 Août 2008.

Kumiko est une petite fille très mignonne, et comme elle est très très mignonne, elle a droit au meilleur de l'éducation moderne. Ses parents sont ambassadeurs donc ils peuvent lui payer une école privée, une robot-nounou et surtout une console Dreamweaver™ pour faire des rêves en TrueColor sHD. Sauf que Kumiko est une petite coquine et échange des logiciels piratés avec ses petites camarades de l'école primaire, des logiciels qui sont tout, sauf éducatifs (à moins d'y mettre des guillemets). Elle est fan de la cartouche “ Le Petit Monde ”, qui lui fait découvrir une vision idyllique des interdits.
Alors quand dans le premier tome, Peidra, l'enfant des favelas qui a servi de modèle pour le logiciel, débarque par hasard de nuit dans sa chambre, Kumiko est dans un rêve éveillé.

Ce que Kumiko et ces quatre frères et sœurs ne savent pas, c'est qu'ils se font kidnapper par le même Peter Pan, et leur voyage dans le petit monde sera sûrement l'occasion pour eux de découvrir des métiers amusant comme mule, pute, souffre-douleur, revendeur à la sauvette, esclave, banque d'organes... Vaste perspective...

Ce que Piedra ne sait pas, c'est qu'après s'être mis à dos une bande de motards et la police, il va foutre un sacré boxon dans tous les étages de la ville.

Après un premier tome qui était une vraie découverte graphique avec son univers tout mignon/glauque et son choc des cultures, le deuxième tome a principalement comme intrigue une course-poursuite. Graphiquement plus dynamique, plus orienté action... Et le fragile équilibre entre bande dessinée européenne, œuvre arty, manga kawaii-trashy et illustration enfantine est à la limite de la rupture.
C'est le scénario qui veut ça, pour justement doper la tension et la rencontre brutale entre le monde tout gentil et bien huilé des cadres supérieurs et celui des bas-de-castes, des favelas, des sans-moyens-de-consommer, des sans-Carte-Bleue.

La grande force créative de Morvan, c'est d'avoir pondu un scénario faussement lisse, cyberpunk fluo, qui convenait tout-à-fait pour faire exploser le talent de Terada.