Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 16 Août 2008.

Comment s'improviser détective privé sans licence, expérience, diplôme ou arme ?
À 50 ans, sa vie n'avait qu'un seul but : remonter les 16 horloges mécaniques de l'usine où il travaille. Et pour marquer l'an 2000, le directeur décida de changer toutes ces aiguilles par du numérique. Au chômage, ce fan de la Série Noire décide de devenir un émule de Marlowe. C'est en mettant le complet noir de l'enterrement de sa mère et une chemise jaune qu'il décide de s'appeler « le Choucas », le nom d'un drôle d'oiseau ! Peut-on se reconvertir d'un coup en ne connaissant le métier que par les romans ?
Il fera connaissance d'un taxi nommé Gabin et d'un Allibi Aristides, ex-prof de lettre spécialisé gréco-romaine (la lutte, pas que la culture) devenu livreur de pizza. Le Choucas apprendra vite les vrais ficelles du métier : avoir le cul bordé de nouilles.

Hommage hilarant à la collection Série Noire de Gallimard et à l'ensemble du genre, la série est bondé de références au polar, avec une immense maîtrise graphique. Avec son « Choucas », Lax a démontré qu'il est un auteur complet capable du tragique (« Chiens de fusil » ou « Azrayen' ») comme du très drôle.
Dupuis croyait énormément sur cette série, en livrant en 2001 les 3 premiers tomes sur moins de deux mois. La série originale fera 6 tomes. Puis on nous a promis des « Tribulations ». Voici enfin le deuxième tome après trois ans d'attente.

Les parents du petit Benoît Bottin sont morts d'inquiétude, l'ado parti sans laisser d'adresse. Choucas est donc leur espoir de retrouver au plus vite le jeune homme... Mais ce dernier a décidé de fuir au pays de ses ancêtres. Car même s'il est Français, le jeune Benoît a décidé de fuir la patrie de ses parents adoptifs pour retourner au Mali. Afin de raconter aux candidats au départ combien les noirs sont mal vus en France, surtout de certains flics. Gros problème, raconter ça casse le rêve, et donc le revenu des réseaux de passeurs.

Dans son excursion au Mali, Choucas en ramenant sa fraise de blanc, va se mettre dans une merde noire.

Lax rend si bien hommage au polar, qu'il profite de l'intrigue pour faire passer un message social voire politique. Immigration et xénophobie pour ce tome. Ceux qui profitent de la misère humaine, faisant miroiter un pays de cocagne pour extorquer de l'argent, mettre des vies en péril, et finalement, larguer de pauvres hères sans aucun moyens. Car l'histoire commence par les skinheads qui se servent de ces déracinés pour se défouler physiquement dessus, par des flics qui fantasment sur leur pouvoir de terreur, sur les passeurs, etc...