Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 10 Octobre 2009.

Paul Gillon est un monument de la bande-dessinée. Qu'il ait fait des BD friponnes pour l'Écho des Savanes (« La Survivante ») , de la sitcom (le strip « 13 rue de l'espoir » publié dans le quotidien France Soir qui, à l'époque, tirait plusieurs millions d'exemplaires) ou de la science-fiction (« Les Naufragés du Temps », commencé avec Jean-Claude Forest), il a testé pratiquement tous les genres de narrations. Il a commencé à 14 ans par faire des affiches et des couvertures de partitions, notamment de Charles Trenet, fait des caricatures dans la presse d'après guerre et continue encore son activité par des petites séries (« La dernière des salles obscures » ou plus récemment « L'ordre de Cicéron », scénarisé par Richard Malka, dont le troisième tome vient de sortir, toujours chez Glénat).

On a d'un côté de graphisme précis, détaillé, expressif de Paul Gillon, et aussi les interactions entre les personnages. Ils ont non seulement un background, leurs convenances sociales, leurs morales.... mais aussi des sentiments et des impressions vis-à-vis des autres personnages. Tous les sentiments sont complexes : des haines contenues, des méfiances et l'amour.... l'amour qui rend aveugle et qui fait douter du bien fondé de certaines décisions.

Christopher Cavallierri est le personnage principal qui mène la petite troupe : c'est un homme du XXème siècle, placé en hibernation qui a été réveillé mille ans plus tard, il n'a de cesse que de chercher sa compagne du temps, Valérie, elle aussi perdue dans l'immensité de l'espace, et devenue l'idole des Trasses, rats intelligents ennemis mortels de l'Humanité. Christopher est intelligent, audacieux, mais parfois trop. Dans sa quête, il est accompagné d'un cyborg chef de la police, d'une scientifique aux grandes responsabilités politiques, et de différents compagnons aux intérêts parfois.... obscurs.

La ré-édition des « Naufragés du Temps » permet de remettre en perspective une série de science-fiction incroyablement bien écrite, mais hélas méconnue. Glénat ressort cette série avec des couleurs refaites, et des préfaces prestigieuses : Jean-Pierre Dionnet (pour le tome 6), Frank Giroud (pour le 7), Fred (pour le 8), tous invités par Paul Gillon. Malheureusement, les sorties groupées (2 à 3 tomes par mois) ne vont pas forcément aider à mieux la faire connaitre. Ou alors l'offrir en plusieurs épisodes d'un coup.


La chronique de cette édition a été faite d'après les tomes 6 « Les Maîtres Réveurs », 7 « Le sceau de Berselek » et 8 « Ortho-Mentas »,

Pour rappel, lors de l'émission de ce 10 Octobre était rediffusé une interview de Paul Gillon enregistrée en 1998.