Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 2 Juillet 2011.

C'est la conclusion d'une série superbe, qui a été couronnée par le prix Asie ACBD, décernée par un jury de critiques BD dont j'ai l'honneur de faire partie, et ce fut un vote unanime. À la fois en reconnaissance de l'œuvre du dessinateur, de l'œuvre originale qui a été adaptée mais aussi des qualités indiscutables de cette série.

Pour le final, j'ai le choix. Spoiler ou ne pas spoiler.
L'équipe décide si je fais un résumé de la série ou si je dis ce qu'il se passe dans le dernier tome.

No spoil ? OK…

Les robots vivent parmi les hommes, en quasi harmonie grâce à une égalité des droits, et leur puissance étant restreinte grâce aux 3 Lois de la Robotique. Et parmi ces robots, il y a des célébrités, les robots dits « les plus forts au monde », dont Astroboy, Mont-Blanc, Hercule, Epsilon et l'inspecteur Gesicht. Mais ces robots sont bientôt tués les uns après les autres, ainsi que des humains, savants ou avocats de la cause robotique.

Des moyens impressionnants, une logistique nébuleuse... pour arriver à détruire les robots les plus forts au monde. Dans une telle affaire, on est loin du petit excité qui tire par le colback un président à la verticalité contrariée. Le lecteur imagine que le complot ne se découvrira pas en un jour.
L'enquête de l'inspecteur Gesicht va donc être difficile. Heureusement qu'un robot sait être obstiné et toujours objectif.

L'adaptation est différente dans les thèmes abordés, les sentiments effleurés, la construction, et c'est justement ces adaptations à notre époque, aux styles actuels qui en font une excellente reprise de très haute tenue. Après une trop discrète traduction abrégée de « Pineapple Army », Naoki Urasawa se fait enfin connaître en France avec « 20th Century Boy », c'est c'est surtout son mémorable thriller « Monster », adaptation de l'intrigue du « Fugitif » dans l'Allemagne réunifié qui nous a révélé son talent de conteur d'histoire et de dessinateur à la précision diabolique.
La manière dont il a mélangé plusieurs intrigues d'« Astroboy » pour enrichir un simple chapitre de l'histoire d'Astro montre qu'il a su plus qu'en respecter l'esprit : il nous montre que l'oeuvre d'Osamu Tezuka est intemporelle, donc à jamais moderne.

Si vous ne l'avez toujours pas commencée, alors profitez de cet été pour vous plonger dedans. Vous serez surpris pas la profusion de questions morales, politiques voire philosophiques. C'est un roman haletant qui mène le principe de la lutte entre robots géants et surpuissants sur un tout autre plan que vous pourriez croire, jusqu'à faire voir différemment le mythe de Prométhée.
Rien que ça.

Bon allez, je spoile le début du dernier tome :

ATTENTION SPOILERS !

Astroboy revient.

Et sinon le projet d'adaptation au cinéma de « Pluto » par Hollywood... on attend de voir.

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