Cette année-là, je bossais dans une entreprise qui devenait une multinationale. Ses locaux sont au Mirail
Cette société avait sa propre chaîne télé diffusée par satellite, dont la régie était de l'autre côté de la vitre de mon bureau. Ce début d'après-midi, je travaillais à chercher les tendances sur Internet, mais bizarrement, tout calait, le réseau était extrêmement lent. Et quelqu'un m'annonce la nouvelle.

Ce 11 septembre 2001, on s'est retrouvé avec des collègues dans la régie TV, on avait une petite télé qui servait de contrôle, on a cherché sur le satellite un canal feed d'actualité. Une image sans commentaires, sans habillages, terriblement réelle, hypnotique, et… impossible à croire. Dites-vous que des images d'une New-York en ruine prise d'un hélicoptère, qui tourne pendant 20 minutes sans rien d'autre, c'est incroyablement plus fort que la même image diffusée par une chaîne d'info.

10 jours après, avant de partir enfin en vacances, j'allais voir un développeur pour un bug.
Un grand boum, les lumières vacillent, et moins de deux secondes après, toutes les vitres se sont transformées en projectiles. Fuite généralisée vers la sortie.

Je me souviens de la petite vingtaine qui est restée sur place, c'était inutile de partir vu l'encombrement et la folie dehors. Les voitures pleines de cendres, les mères de familles qui hurlaient aux grilles de l'école voisine, et les charognards qui pillaient les concessions d'à côté. Le ciel était rouge et pleurait de noires cendres.
Le petit groupe a fait le tour des dégâts. Des vitres blindées juste retenues par des bibliothèques, qui manquèrent de décapiter certains. Le même bureau où je bossais, les éclats de verres étaient fichés dans le mur, traversait là où j'aurais dû être si j'étais pas en réunion en dessous. Nous avions tous eu une chance folle.

Une autre scène d'apocalypse. Sans les images à l'écran, mais j'étais dans le décor.

Je parle de cette expérience aussi dans :

Et si on passait à autre chose ?