Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 8 Octobre 2011.

D est un ado qui vit ses premiers amours, des premiers émois. Il démarre aussi au quart de tour parfois, pouvant vite devenir violent sur un coup de tête. Surtout dans les petites jalousies entre musiciens pubères rivaux. Mais en fait, c'est plus un lunatique, et un passionné de sa guitare électrique. Il aimerait jouer dans un groupe de Doom Metal, bref il est un peu gothique. Alors pour rappel pour ceux qui ces 20 dernières années n'ont pas écouté les deuxièmes parties de soirée sur <FMR>, et qui n'ont jamais entendu parler de Unholy ou Paradise Lost, pour citer D sur son genre favori : « La musique et les paroles donnent à la fois un sentiment de désespoir, d'horreur et de malédiction imminente. ».
Si on doit résumer le hard-rock en un combat d'heroic fantasy (chevalier, dragon, princesse captive), dans la version Doom Métal : le chevalier arrive et se suicide. Le dragon mange son corps et la princesse.

Bon cette vanne, ☑ c'est fait.

Sauf que D aura l'occasion d'être dans une profonde mélancolie : Sa copine Anny vient de mourir. Et une nuit, un immense trou traverse son corps, là où était son cœur. Un trou qui lui dit que pour qu'il disparaisse, il faut que passe sa tristesse.

Houla. Autant demander à un rappeur de lire « la Princesse de Clèves ».

En zonant sur les dunes d'à côté, il va arriver un événement très étrange. Avec son pote Sep, ils trimbalaient une radio dans l'idée de déconner sur les fréquences des pêcheurs sauf qu'au hasard du tuner, D va entendre une mélodie merveilleuse, inédite, indescriptible et évidemment impossible à retrouver.

Le jour suivant, toujours avec le matos de Sep, D va revenir avec sa guitare, et improviser sur leur petit émetteur une session de guitare en freestyle. Une mélodie lâchée, improvisée, mais incroyable des dires de son copain. Une expérience qu'il fera plusieurs fois... sauf que ces notes lâchées dans l'éther seront écoutées, captées, et interprétées.

C'est un conte électrique, où la mélancolie d'une aventure révolue passe par les esprits, les ondes et les sons.
L'écriture n'est pas linéaire. Ce qui en approfondi le spleen. Les 20 premières pages, on découvre qu'on est bien après certains événements et du coup, on se sent un peu K.O., un peu groggy à suivre un D un peu à la dérive.
Le graphisme joue sur des tons pastels, sur des coups de dessins très nerveux. Tony Sandoval a un univers graphique faussement naïf, où des visages ronds et des petits yeux terminent des grands corps filiformes d'ados. Et par quelques traits il y matérialise le plan intangible des esprits.