Du riz, de la truite en tranches, du lieu, des algues, des champignons noirs, des herbes... bon ben on va vider l'aquarium de bac à légumes, et on va touiller ça. Déjà du monde, on se case comme on peut, on fait connaissance, on goûte, on rigole... Un petit trio musical anime, une équipe de France 3 local se cherche le sujet de proximité pour le week-end, et petit à petit que viennent de nouveaux convives, les tables ne suffisent pas : les capots de voitures sont invités à croûter sur le pouce. Je suis surpris de la bonne humeur générale. La preuve que le quartier n'attends que ça. Le quartier ?
« Vous habitez où ?
- Du côté de Saint-Aubin. C'est complètement mort [...] Vous connaissez un appartement de libre dans la rue ? »

Eh oui. Le quartier est plus un parc d'attraction du voisinage qu'un véritable tissu social. Claude Sicre qui a tout fait pour se tirer la couverture à lui n'a fait qu'en faire une fiesta bobo. Un peu frustrant, et bien égratiné par Les Malpolis dans « ma ville (est la plus belle des villes) ».

Interview/Discussion rapide avec mon voisin Jean Vilotte, président du Comité de Quartier d'A.B. :
« Deux cents personnes, c'est pas mal...
- Oui, mais c'est un semi-échec : ce sont surtout des gens externes au quartier qui sont venus. Les vendeurs à la sauvette, les commerçants,... ils sont partis.
- Et s'il y avait plus de table, cel aurait changé quelque chose ?
- Les années précédentes, on l'avait fait sur la place elle-même, au lieu d'une des rues. Le résultat était le même : encore plus de gens en proportion extérieur au quartier
- Le fait que cette fête de quartier aie été récupéré au niveau national, c'est frustant ?
- Bien sûr que non : cette fête n'existe que par les bénévoles, par une initiative populaire. Si cela aurait été une idée politique, qui aurait cuisiné, préparé ? »