...deux mois où j'ai même pas cherché le contact. J'ai même pas voulu fêter mon anniversaire. J'ai voulu me "poser", faire le point le bilan, et chercher à apurer mon passif. Y'aura du travail.

Et pourtant, que n'ai-je pas fait en trente années. En fait, ça fait bien quatre ans que je ne mens plus sur mon cv, deux années qu'exagérer serait ridicule. À 18 ans, je m'étais fait le pari de tâter de tous les médias, je l'ai fait : gérer tous les aspects d'une radio, être producteur-animateur tv, rédacteur-développeur web, pigiste presse. Pour ça, j'ai été comblé ; j'ai eu la chance de collaborer pour deux employeurs qui ne m'auront pas ennuyé. La curiosité, je l'ai toujours. Se plonger dans les transformations syntaxiques, m'initier aux arcanes de la sécurité ou me documenter sur les modes culturels d'une ancienne civilisation, ça, je le fais encore. Ma soif de connaissance est loin d'être étanchée, je suis loin d'être blasé. Quand j'ai ré-écouté tous mes cd, je me suis rendu compte que j'ai toujours cherché la diversité... Être curieux n'est pas qu'un vilain défaut, c'est aussi un incroyable bonheur intellectuel.

Peut-être que mon coup de spleen vient que mes camarades sont encore stimulés : Laurent a une culture à apprivoiser, Loki l'imagerie de l'adulescence à cultiver, Xylpho... non, mauvais exemple : lui, c'est sa copine et sa fille. Moi, j'ai abandonné la radio et les soirées qui allaient avec, en partie à cause de l'AZF, et de la disparition du Bikini. Pourtant, la radio, c'est ce qui m'a évité d'être définitivement nerd (sens West Coast), et de rester geek. C'est pour ça que je tiens à refaire et de la radio et des événementiels.

Faut dire que les amis se sont détournés de moi, ils ont désormais d'autres occupations. Mes collègues, comme toujours dans tout ce que je fais, commencent à être lassés de mon insatisfaction permanente. Mes copains du web se doutent que c'est ce qui me frustre dans ma production : je ne suis jamais satisfait de ce que je fais. A moins que ce ne soit ma paranoïa et mon pessismisme... Prévoir le pire a toujours été ma devise. J'en ai fait bâver pas mal avec ça. Le fait que mon employeur vient de changer de main ne va pas arranger les choses : faudra arrêter de simuler l'andouille. Ça risque d'en surprendre plus d'un.

Non, ce qui me manque le plus, finalement, c'est une âme sœur. J'ai toujours la même timidité, la même maladresse... Tous mes amis de mon âge sont proches du mariage, je ne les envie pas, je suis sincèrement et profondément heureux pour eux. Alors que moi... les deux filles avec qui j'ai été le plus longtemps étaient plus "allumées" que moi. La dernière que j'ai approché (c'était bien parti) avait 22, mon âge l'a refroidi. Pourtant... je suis devenu un "beau garçon". La dernière fois qu'on me l'a dit, j'avais bredouillé un problème d'incompatibilité de genres, et j'avais fuit ce camarade de lycée devenu gay.

Finalement, heureusement que je n'ai pas l'alcool triste. Je suis trop fier pour ça. Faut que je me trouve un nouveau défi : si ce n'est pas l'amour, ce sera la politique. (Note pour plus tard : retrouve ces satanées cartes de parti politique antidatées). Allez hop ! un coup de Martini, je vais m'assommer à coup de PHP et de Moussorgsky. Ptêt parce que parmi ses tableaux à une exposition, sa Promenade fut le générique de «The New Statesman».

Tiens... Voilà un modèle intéressant à suivre...