Certaines journées semblent marquées du sceau de la fatalité. Différents chefs de service profitent du fait que vous rentrez de quelques jours de congés pour tous vous demander en même temps d'importantes requêtes. Évidemment, il faut que la leur passe en top priorité sur celle des autres. Avec une manière de le dire qui vous rappelle que votre position hiérarchique et votre pouvoir décisionnel est à peine légèrement au-dessus du plancher. Or il se trouve qu'en votre absence, l'ordre des travaux amoureusement planifiés à l'avance est chamboulé par un incident quelconque. En clair, même si t'as pris du boulot pour bosser pendant tes vacances, ça a servi a rien, surtout que t'as fait des heures sups gratuites alors que t'es même pas cadre.

Deux journées de folie qui vous essoufflent de leur rythme, mais qui hélas déstabilise la suite. Du coup, vous ne savez plus comment faire comprendre que certaines idées qui semblaient formidables sur l'instant, se trouvent désastreuses à la conception, la mise en production et parfaitement boudées du public. En fait, qu'elles appartenaient à l'espèce hélas trop fréquente des fausses bonnes idées ; que votre petite intuition à votre sujet, vous auriez dû l'exprimer avant que toute la machine se mette en branle. Celle-ci s'est coincée si violemment que les engrenages manquent de casser et les autres mécanismes s'en trouvent enrayés.

C'est en lisant un bon mot (indépendamment de sa brève) qu'on se dit “ l'image est pas mal, mais ça mériterait d'être mieux tournée ”. En fin de journée vint l'illumination, et ainsi fut-elle ré-écrite, prête à être apposée en signature de mail :

Après moult études quant au meilleur investissement possible, il semble évident que la connerie humaine reste une valeur sûre. À notre connaissance, c'est le seul domaine qui connaisse une croissance continue à deux chiffres depuis des décades malgré les cracks boursiers et autres tsunamis économiques.
(Moun's & DaScritch consulting)

L'usage vous est libre, en Creative Commons, car elle risque d'être utile à de très nombreuses personnes sur notre planète (et ailleurs ?) qui pourront ainsi subtilement exprimer le fond de leur pensée, en égayant leur mail professionnel de cette prose. Vole, petite phrase ! Vole ! Tu vas faire des ravages ! Des open-spaces entiers succomberont morts de rire...