Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 23 Juillet 2005.
Dans le système électoral américain, les deux principaux candidats aux Présidentielles sont issus d'un complexe système de sélection propre à leurs partis, les Primaires. Une période à la fois de campagne électorale et de scrutin permanent qui s'étale sur 4 mois, une gigantesque tournée à travers un continent. Alors que la course finale n'est pas encore lancée, un financement énorme est déjà dépensé pour la propagande d'hommes politiques qui aspirent à être le chef de l'état le plus important au monde.
Être un journaliste "embarqué" dans ces primaires est une chance : cela permet de se faire connaître du candidat, de son équipe, de ses conseillers et aussi de ses adversaires du même bord. Et si jamais ce candidat remporte les primaires, se retrouve élu Président, c'est la place assurée au premier rang pour les conférences de presse à la Maison Blanche, avec l'insigne honneur d'être appelé de son prénom par le chef de l'état pendant les directs de toutes les chaînes d'infos. Totale classe, quoi.
Au lieu de prendre un journaliste d'une rédaction nationale, Kenneth Yamaoka va faire appel à un journaliste d'un journal étranger, d'un quotidien Japonais, et va recommander directement un correspondant local de la rubrique sociale. Inutile de dire que cela est à la fois une promotion exceptionnelle pour le journaliste et fortement intrigant pour l'entourage des deux hommes. Surtout que Takashi vient à peine d'enterrer sa mère, qui ne lui a jamais dit qui était son père. Inutile d'en faire des mystères, on le saura très vite. C'est donc avec son œil totalement étranger à la politique intérieure américaine que Takashi va décrire de l'intérieur cette armée de militants/bénévoles qui soutiennent les candidats, le processus des primaires, les moyens de soutien, de financement, d'incitation au vote, le travail des spin doctors, la stratégie du minage de l'adversaire, la publicité négative, le soutien des proches et aussi son propre passé. C'est bien écrit, c'est bien amené et c'est vraiment passionnant.
Bon, maintenant, attaquons les erreurs : Le scénariste n'a visiblement jamais mis les pieds aux USA. Faute grossière, il décrit la femme de l'homme politique comme une personne effacée, à la Japonaise. Au contraire, aux USA elle est même très fortement impliquée dans le combat de son mari. On pense bien sûr à Jackie Kennedy et Hillary Clinton qui ont déteint sur Bernadette Chirac et Cécilia Sarkozy. Autre problème, c'est l'édition Française : J'ai Lu a toujours un flashage assez déplorable où les trames deviennent des bouillies immondes, aucune notice n'est donnée en bas de page oufin de volume, les polices de caractères choisies pour le lettrage fatigue assez vite les yeux et les ballons auraient parfois bénéficié d'un retaillage plus judicieux. Il est dommage que depuis leur publication de City Hunter/Nicki Larson, je fasse toujours les mêmes remarques, surtout pour une bd aussi intéressante. Cela risque d'en rebuter plus d'un.
Le gros avantage, c'est le prix.