Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 1er Octobre 2005.
« Gunnm », la série mère, est l'évidente inspiration directe de « Sillage ». Par la sensibilité de Gally, l'incroyable univers qui y est décrit, le rythme, l'inventivité permanente, mais surtout ce passé qu'il faut reconquérir. Car Gally n'est qu'un cerveau humain dans un mignon corps androïde, déterré de la décharge parmi les rampants encore sur Terre qui nourrissent les opulents habitants de la cité suspendue Zalem... base de Jéru. Ayant réussi à grimper là-haut, c'est pour découvrir que le monde n'est qu'une ignoble plaisanterie.
Dans cette série fille, là aussi l'héroïne va retrouver son passé, qui lui a été oublié par le personnage principal. Or il se trouve que Yoko, la personnalité d'avant, étant une meurtrière, une kamikaze, une tueuse de sang-froid. Qui plus est, ayant la maîtrise d'un incroyable art de combat qui allie le mental humain et le corps synthétique. Et cette série reprend un poncif : le combat dans un tournoi face à des adversaires chacun plus gros-bills les uns que les autres. Mais là aussi le traitement est très original, puisque l'existence et la présence des personnages dans l'arène est nullement gratuite. Peut-être dûe au fait que Yukito Kishiro est l'un des très rares mangaka a assurer SEUL scénario et dessin... Va savoir, Charles ! En tout cas, nettement plus addictif que « Dragon Ball » et autres clones.
Gally, donc, sur l'arène du plus grand tournoi du système solaire, découvre d'où vient son art, face à une adversaire terrible et... 100% humaine. Un combat désespéré, uniquement pour détourner l'attention, le temps de récupérer la puce de sa meilleure ami. Car chaque personne qui s'est attaché à Gally n'a pas vécu longtemps, alors si elle pouvait au moins en sauver un, pardon une, son âme atteindrait enfin la quiétude qu'elle ne tutoie que pendant les combats. Au risque de faire ressortir de son fantôme des démons qu'elle ne souhaiterait assumer, craignant de devenir une machine de mort sans esprit.
Certains libraires ont remarqué un net accroissement de l'intérêt. Ce n'est hélas pas uniquement dû à mes chroniques, mais aussi aux campagnes d'affichages dans la rue. Vu la qualité de la série, foncez, mais commencez par la série originelle, au tome 1.
Par contre, carton rouge, une fois de plus, contre Glénat, qui traduit via la version américaine, et pour un mauvais flashage qui fait perdre les superbes tramés, là aussi appliqué par Kishiro himself.