Sébastien est un ouvrier réparant le toît d'un vieux toxicomane. Celui-ci, au bout du rouleau et à cours d'argent, attend une lettre très importante pouvant le tirer de cette impasse. Mais le jour où celle-ci arrive, le vieux meurt d'overdose, et c'est Sébastien qui s'empare de la lettre. A l'intérieur, un billet de train et l'adresse d'un hôtel. Vont alors s'ensuivre un périple qui le mènera au coeur d'activités clandestines, un huis clos terrifiant peuplé de gangsters parieurs...

Il y a 2 films dans « 13 Tzameti ».

Le premier est naturaliste. L'action se passe sur une plage. Une vieille maison. A l'air libre. Les gants sont de sortie. Les cheveux ébouriffés. Mais la lettre mystérieuse, attendue par une horde d'espions parfaitement au courant de son contenu, laisse deviner que le film de genre va bientôt prendre le pas sur ces séquences de carte postale. Ensuite, la mention -16. Un sommet de suspense tétanisant. La transpiration recouvrant un festival de «gueules» tout droit échappées des films de Lautner. On y croise un sosie de Jean Marais. Ou un obèse monstrueux qu'aurait accueilli sans dépareiller le club des cancéreux anonymes du « Fight Club » de Fincher.

Sur le plan visuel, rien à redire. Le noir et blanc granuleux, très contrasté, fait inévitablement penser à « Pi » de Darren Aronofsky, dont l'acteur principal entretient une étrange ressemblance physique avec Georges Babluani, Sébastien dans « 13 Tzameti » et frère du réalisateur. On pense aussi aux premiers Polanski, ces courts-métrages réalisés pendant sa scolarité à l'école de Lodz.

Toutefois, une interprétation parfois bancale (une direction d'acteurs approximative entache la première partie) et un scénario finalement assez mince (le temps dilaté et un sens du rythme indéniable viennent cependant le contrebalancer) nous rappelle constamment que ce n'est qu'un premier film. Extrêmement prometteur. Prochainement culte.