Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 8 Juillet 2006.

Non, ce n'est pas le « K » de Dino Buzzati.
« K », c'est le surnom qu'on a donné à chacune des 14 montagnes dont le sommet dépasse les 8000 mètres, le défi ultime des alpinistes, dont le plus haut, l'Himalaya, est resté invaincu jusque dans les années 1950s. L'histoire se passe près du sommet du Monde, là où la mythologie hindoue aurait placé les dieux. Dans l'histoire, K n'est pas un dieu, ni une montagne, mais un humain qui vit dans un village Népalais. Les bruits courent sur lui, certains prétendent avoir reconnu en K un alpiniste Japonais porté disparu.
K est un grimpeur exceptionnel, dont très peu de défis lui font vraiment peur. Mais pour le convaincre de grimper, il faut qu'une vie soit gravement en danger. C'est la légende des grimpeurs de l'extrême, celui qui arrive quand une expédition tourne mal, et qui connaît mieux la montagne que les plus aguerris des sherpas. Il apparaît tel un sauveur, et ne se met pas en route pour l'argent mais uniquement par l'envie de défi, de vaincre ce que la personne en détresse et suréquipée a crû pouvoir dompter... Mais on est dans un monde vertical, froid, où l'air se fait rare et les éléments ligués contre l'homme. Le Toit du Monde est le domaine réservés des Dieux.

Jiro Taniguchi est un mangaka qui adore dessiner de très grands espaces vierges, j'en avais déjà parlé à propos de « Seton, le naturiste qui voyage ». Un don qui s'exprime superbement dans les cimes himalayennes. Précédemment traduit en France, la série « Le sommet des dieux » dessinée par Jiro Taniguchi mais scénarisée par Baku Yumemakura était un poil plus réaliste. Car certains phénomènes décrits dans « K » sentent à plein nez la ficelle de film catastrophe. Je n'ai absolument pas l'expertise ni les connaissances, mais certains ressorts du scénario me semblent un peu exagéré (vos commentaires sont les bienvenus). Cela ne gâche en rien la lecture. L'avantage de « K » sur le « Sommet des Dieux », c'est que c'est un one-shot, donc une bonne introduction peu coûteuse à la série pour le lecteur qui se passionnera pour ces défis humains au plus haut sommet de la planète. Car si certaines agences de voyages spécialisées proposent à des fortunés voyageurs de grimper sur les sommets d'un K, il ne faut pas oublier qu'on est dans un environnement particulièrement extrême, où tout revirement devient dangereux et peut tourner au tragique.

Un album au graphisme époustouflant.