Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 9 Septembre 2006.
Délaissant sa « Marie Frisson » en plein milieu de la banlieue ouest de l'Enfer, Olivier Supiot nous livre une nouvelle série graphiquement géniale, basé sur le célèbre Baron fantasque. Est-il un aventurier dont les caprices de la Vie lui font découvrir mille-et-unes bizarreries de notre vaste monde, ou un conteur talentueux dont les boniments sont si inventifs que finalement on aimerait bien y croire ?
La question, un sultan particulièrement cruel se la pose car il a justement le Baron de Münchhausen emprisonné dans ses geôles. Libre à lui de ne pas mourir la tête tranchée s'il raconte une de ses aventures extraordinaires, mais sans mentir. Et il n'aurait pas mille et une nuits, mais une seule soirée pour se montrer convaincant.
Vous savez déjà comment il a chevauché un boulet pour aller sur la Lune, comment il a terrassé d'immenses monstres, mais dans cette histoire, on apprend que le très âgé héros a la nostalgie de toutes les filles qu'il a courtisé, sauf une, La Mort. La rejeter étant le meilleur moyen qu'il a trouvé pour l'Éternité, mais est-ce vraiment une vie... Attaqué par un gigantesque serpent de mer, échoué sur une île déserte face à un être d'une taille démesuré, et capturé par des vendeurs d'esclaves. Peu importe l'ordre puisqu'il fuit toujours cette compagne de la Nuit et l'Au-Delà...
Et après ? Eh ben Supiot nous entraîne dans une histoire fantasmagorique, avec autant de talent à l'image qu'un Terry Gilliam. Ses peintures littéralement superbes et saturées en couleurs nous font plonger dans un monde onirique, aux aspects brumeux et mystérieux comme les histoires du Baron de Münchhausen. Le lecteur est littéralement pris dans les rets de l'intrigue, tout comme le sultan de l'histoire, mais sans ses jeux cruels.