Notes de direct pour l'émission "Supplément Week-end" du samedi 16 septembre 2006.
Un film des frères Spierig (Australie, 2004). Avec Felicity Mason, Mungo McKay, Roy Jenkins. Sorti en DVD chez CTV en janvier 2005.
Dans un bled paumé, des morceaux de météorites zombifient les gens en leur tombant dessus. Mais un groupe d'humains, regroupés autour de 2 représentants de l'ordre pour le moins farfelus et complètement dépassés, et d'un fermier en salopette plus armé qu'un porte-avion, vont tenter de survivre.
Malgré toute l'énergie émanant du film (même si son budget n'est que de 500 000 $, il parait en avoir coûté 10 fois plus), on ne peut pas dire que ses références ciné aient été régurgitées de façon très originale. Le bouseux lâche ses flingues déchargés au ralenti (Woo), la caméra suit au ras du sol les malheureux projetés sur quelques mètres (Raimi), et les zombies ... ben c'est des zombies, lents et mécaniques (Romero). Les personnages sont tous débiles, pas un pour rattraper l'autre, les gunfights sont tout sauf révolutionnaires, et l'héroïne, "Miss pêche" en titre (!!), finit évidemment en sous-vêtements (ceci-dit, ce poncif-là, on ne s'en lasse pas).
Pourtant, le film est loin d'être une simple histoire de zombie de plus. Le scénario, tout d'abord, réserve quelques surprises, à commencer par une intervention abracadabrantesquement alien. Mais ne spoilons pas la fin, mystérieuse à souhait. Ensuite, on est surpris par un humour, parfois volontairement en retrait, parfois vraiment potache. Comme cette scène hilarante où le pêcheur est engagé dans un combat à mains nues avec ... des poissons zombies, d'ailleurs beaucoup plus énergiques que leurs homologues bipèdes. Ensuite, la mise en scène de l'action propose suffisamment de moments funs pour réveiller l'intérêt d'amateurs commençant dangereusement à lorgner du côté du Steven Seagal loué pour la soirée. Les zombies imprudents ont en effet remplacé Materazzi quand il s'agit de se prendre des têtes teigneuses dans le pif. On assiste également à une scène d'une gratuité absolue, qui voit le héros bénéficier d'une courte échelle involontaire d'un zombie pour venir planter ses bottes à éperons au-dessus de l'encadrement de porte, et ainsi flinguer la tête en bas la horde d'assaillants.
Mais c'est surtout dans le gore que « Undead » se révèle le plus inventif : visage décaloté par une pelle, jambes et colonne vertébrale se baladant toutes seules, litres de sang arrosant les rayons de supermarchés, ou des dizaines de corps fauchés par un avion paniqué. Là, bien sûr, le doigt s'écarte du bouton STOP, et le Seagal attendra la prochaine soirée. Et si vous ajoutez à cela, un plan-séquence énooooorme de joutes verbales dans un bunker (!!!), vous obtenez LA série B décérébrée parfaite pour égayer les fins de soirée thématique.
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