Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 20 Janvier 2007.

Ils sont sept héros, sept personnages de la mythologie DC oubliés parmi la foule des surhommes de second plan pointant à l'Agence Nationale Pour l'Exploit : Shining Knight, Guardian, Klarion, Bulleteer, Frankeinstein, Mister Miracle et Zatanna.
Grant Morrison, scénariste chevronné dans le justicieur pervers à cape, souhaitait regagner une certaine liberté narrative sur le genre super-héros, sans quitter le confort d'une grande maison d'édition comme DC. Il a donc décider de reprendre ces personnages, et d'en faire un groupe de crossover, un peu comme la « JLA », d'en faire ce qu'il en veut sans risquer les tonnes de foudre des fans de comics quadracapillicutators et adipeux. Il lui rester à trouver aussi un groupe de seconde main, très peu servi, faible kilométrage mais complètement à rénover. Le choix du scénariste s'est porté sur les « 7 soldiers of Victory », des personnages créés à l'apogée de l'Âge d'Or du comics, en 1941, dont le seul rescapé est Green Arrow. Et où déjà y émargeait Guardian.

C'est un projet plutôt ambitieux et lourd que Grant Morrison a réussi à vendre à DC : 7 mini-séries de 4 albums. Le chiffre 7 va revenir continuellement dans l'histoire, et lui porte chance. Les personnages sont denses, la vie n'a pas été tendre avec eux, ils sont plutôt dépressifs tendance contagieux. Mais surtout, sur le plan réalité éditoriale, ils sont quasi vierges, on peut les sacrifier si on le souhaite, se permettre des fantaisies mêmes pas envisageables avec Daredevil, Flash ou Wonder Woman, bref... le champ est libre pour que les auteurs en fasse ce qu'ils veulent. Du velour  !

Et ça promet une réelle originalité : des pirates grand siècle écumant le métro new-yorkais, une magicienne qui a perdu le don de parler à l'envers, un héros de mythologie grecque envoyée dans le IIIème millénaire, un justicier sponsorisé par un journal populaire. Tout est permis. Même de citer graphiquement Tim Burton ou Philippe Druillet. Si on devait prouver une fois de plus que le genre super-héros peut être vraiment adulte, cette série en est un exercice de style brillant.